Malgré le déploiement d’importants moyens, cette affaire reste un mystère «totalement opaque», un mois après la disparition de l’infirmière de 33 ans.

Un mois après la disparition de Delphine Jubillar, infirmière de 33 ans, nous faisons fait le point sur l’enquête – très suivie par la presse et le grand public – visant à retrouver cette mère de famille tarnaise.
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- Mi-décembre 2020 : Delphine Jubillar se volatilise
Tout commence par un appel au 17, le 16 décembre 2020 au petit matin. Cédric Jubillar, habitant de Cagnac-les-Mines, ancienne cité minière située à moins d’une dizaine de kilomètres d’Albi (Tarn), prévient les autorités de la disparition de son épouse Delphine. Il affirme avoir constaté l’absence de sa femme, infirmière dans une clinique privée d’Albi, après avoir été réveillé par un de ses deux enfants.
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Le parquet d’Albi ouvre rapidement une enquête pour «disparition inquiétante de personne», confiée au groupement de gendarmerie du Tarn en cosaisine avec la section de recherches de Toulouse. Chiens, plongeurs, hélicoptère, drone sont mobilisés aux côtés de nombreux gendarmes. Un appel à témoins est lancé et un numéro vert, le 0800 87 89 32, est mis en place.
- Fin décembre 2020: les recherches s’accélèrent
Le 23 décembre 2020, une battue citoyenne est organisée aux alentours de Cagnac-les-Mines. Plus d’un millier de personnes se mobilisent. Jusqu’ici, les autorités demandaient au public de ne pas mener de recherches afin de «préserver d’éventuels indices ou traces», précise le commandant en second du groupement de gendarmerie du Tarn
Le même jour, le parquet d’Albi se dessaisit de l’affaire au profit du parquet de Toulouse, qui ouvre une information judiciaire pour «arrestation, enlèvement, détention ou séquestration arbitraire». Deux magistrates instructrices sont chargées du dossier «au vu de l’importance et de la complexité de l’affaire».
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«Ces faits se poursuivant depuis plus de sept jours accomplis revêtent désormais une qualification de nature criminelle», souligne dans un communiqué le procureur de Toulouse Dominique Alzeari, qui ajoute que «rien» n’indique que la disparition de la jeune femme «a pu être volontaire».
Le 24 décembre, la maison des Jubillar est perquisitionnée. Mais ces recherches ne permettent «aucune découverte intéressante» , indique à l’AFP la procureure adjointe de Toulouse, Alix Cabot-Chaumeton. Le domicile familial est ensuite placé sous scellés. Cédric Jubillar et ses deux enfants de 6 ans et 18 mois vivent désormais chez des proches.
- Janvier 2021: les proches se constituent partie civile
À Cagnac-les-Mines, où l’émotion suscitée par la disparition de la mère de famille est très forte, des cellules d’écoute psychologique sont mises en place le 4 janvier, à la rentrée des vacances de Noël. L’une à destination des parents et enfants de l’école où est scolarisé le fils de Delphine Jubillar, l’autre ouverte à tous les Cagnacois.
Le 5 janvier, plusieurs proches de l’infirmière se constituent partie civile par l’intermédiaire de leurs avocats respectifs. L’époux de Delphine Jubillar, avec lequel elle était en instance de divorce, choisit l’ancien bâtonnier d’Albi, Me Jean-Baptiste Alary; une cousine et trois amis de la disparue se tournent vers Me Philippe Pressecq, lui aussi du barreau d’Albi.
Le 6 janvier, l’avocat de Cédric Jubillar confie aux médias que la gendarmerie a convoqué son client. Les esprits s’emballent autour d’une éventuelle garde à vue de celui autour duquel d’insistantes rumeurs circulent. Mais les enquêteurs lui demandent seulement d’assister aux nouvelles fouilles qu’ils mènent au domicile conjugal.
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Quelques jours plus tard, BFMTV révèle que le compte Facebook de Delphine Jubillar a posté le 13 janvier un message «vide» sur un groupe, avant que ce message ne soit supprimé quelques minutes plus tard. Piratage? Erreur de manipulation d’un tiers? Signe de vie de la disparue? Bug informatique? Les gendarmes étudient les différentes hypothèses. Un mystère de plus dans une affaire «totalement opaque», selon l’expression de Me Pressecq.
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