
Dans cette adaptation du roman d’Alain Page signée Claude Berri, le comique dévoile ses talents d’acteur dramatique dans le rôle de Lambert, un pompiste alcoolique qui se prend d’affection pour un jeune dealer. Retour sur la genèse de ce polar parisien des années 1980.
PAR DIANA ABDOU
1 JANVIER 2022
Tchao Pantin, le film culte de Claude Berri qui a offert un César à Coluche, est disponible sur Netflix. L’occasion d’en révéler quelques secrets.
Un tournage mouvementé
Alors en pleine dépression, Coluche refuse d’abord le tournage du film. Récemment quitté par son épouse, et encore remué par le décès de Patrick Dewaere, l’acteur abuse de la drogue, de l’alcool, et craint de ne pas pouvoir tenir le rôle. Son état psychologique servira finalement au personnage, dont la mélancolie et la dépression se lisent dans les traits hagards d’un Coluche au regard éteint.
Du livre à l’écran
En 1982, le romancier et scénariste Alain Page (également à l’origine de La Piscine, sous le pseudonyme Jean Emmanuel Conil) publie Tchao Pantin, l’histoire de la rencontre entre un pompiste alcoolique et un jeune trafiquant de drogue. La même année, le producteur Christian Spillemaecker découvre le roman lors d’un voyage en train, et soumet à Claude Berri l’idée d’en réaliser une adaptation à l’écran. C’est le cinéaste qui aura l’idée de proposer à Coluche ce rôle noir qui tranche avec les performances habituelles du comique, et qui fera le succès de Tchao Pantin.
La gifle
En 2016, Richard Anconina explique, au micro d’Europe 1, que la gifle administrée par Coluche à son personnage, lorsque celui-ci allume un joint dans sa station essence, était bien réelle. Faute de place pour positionner la caméra dans un angle qui permettent de mimer le geste sans réellement l’administrer. « On essayait de trouver une solution, il n’y avait pas d’autre place de caméra pour tricher. À un moment je dis à Michel ‘Michel c’est une gifle ,vas y, met là’ alors on y va. Silence moteur, je suis assis, il se lève (…) et je prends une gifle ! Je suis tombé du tabouret. »
5 Césars
En mars 1984, Tchao Pantin est l’un des films les plus primés aux Césars, avec cinq récompenses. Comme l’avait pressenti Claude Berri, Coluche est récompensé du titre de Meilleur acteur pour sa prestation dramatique. Il aurait déclaré par la suite « Ces cons-là m’ont filé un César pour mon interprétation dans ce film alors que je n’ai strictement rien fait. On m’a juste filmé dans ma déprime. » Fait rare, Richard Anconina remporte quand à lui deux Césars, celui du Meilleur second rôle masculin et du Meilleur espoir. Agnès Soral, qui joue le rôle de la jeune punk Lola, était également nominée dans ces deux catégories.
La culture punk
Pour préparer son rôle, Agnès Soral, alors totalement étrangère à la culture punk, s’est volontairement amaigrie et a vécu quelques temps dans un squat. Le concert auquel elle assiste au Petit Gibus, ancien Gibus, boîte de nuit et salle de concert punk du Paris des années 1980, toujours ouverte aujourd’hui, est celui du groupe français La Horde.
Tchao Pantin, disponible sur Netflix
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