
Dans ce cadre, basé sur son expérience et son vécu, An-Sofie Green, propose à travers cet article, de parler du sentiment d’abandon, ce besoin vital d’être aimé à tout prix, qui pourrait parler à certaines personnes, déclencher peut-être chez elles une prise de conscience sur les raisons de cette dépendance, ou tout simplement leur offrir un rayon de lumière qui leur indique qu’il y a bien une sortie au bout de ce long tunnel… Bien que ce ne soit pas considéré comme une phobie officielle, l’angoisse d’abandon est sans doute l’une des peurs les plus courantes et les plus préjudiciables de toutes. Les personnes qui éprouvent un sentiment d’abandon constant peuvent avoir tendance à afficher des comportements compulsifs et des schémas de pensée qui affectent leurs relations interpersonnelles. Ce mal-être est notamment ce qui fait qu’elles redoutent à l’excès que cette situation devienne finalement une réalité. Ainsi, cette peur de se sentir seul peut être dévastatrice à bien des égards. C’est pourquoi la compréhension est la première étape vers sa résolution. Ce faisant, vous pourriez être en mesure d’aborder vos craintes par vous-même ou par le biais d’une thérapie. Continuez à lire pour explorer les causes et les effets à long terme du syndrome de l’abandon.
Le sentiment d’abandon : d’où vient-il exactement ?
En effet, un développement humain sain exige que les besoins fondamentaux (physiques et émotionnels) soient satisfaits. Le cas contraire entraînera probablement un sentiment d’abandon ultérieurement. Un certain degré de cette crainte peut être normal. Cependant, lorsqu’elle s’aggrave et devient fréquente, elle peut causer divers problèmes. Elle peut notamment avoir un impact négatif sur la façon dont les relations d’une personne se développent. Quand c’est le cas, le soutien d’un thérapeute ou d’un conseiller serait certainement indispensable.
La plupart du temps, le sentiment d’abandon se développe au cours de la première période de la vie d’un être humain. Il s’associe notamment à un événement traumatisant durant cette période sensori-motrice. Comme la perte d’un parent à la suite d’un décès ou d’un divorce, par exemple. Ce que l’on oublie souvent, par contre, c’est qu’il peut aussi découler d’un manque de soins physiques. Le fait de ne pas se sentir en sécurité en raison d’une situation menaçante (telle que la violence ou la pauvreté) peut en être également l’origine. Ces expériences de l’enfance peuvent engendrer l’angoisse d’abandon par les autres plus tard dans la vie.

Quelles conséquences ?
En grandissant, afin d’apaiser la douleur de l’abandon, notre petit enfant, encore blessé, apeuré peut nous amener à développer des attitudes diverses, mais qui répondent souvent à 2 schémas principaux.
Comment le sentiment d’abandon peut-il nous amener à vivre également des relations toxiques ?
Ce n’est donc pas agréable de reconnaître que l’image donnée en société pour être aimé est parfois très éloignée de la réalité. Si nous prenons le cas de la blessure émotionnelle d’abandon majoritaire, les personnes concernées par cette blessure font tout ce qu’elles peuvent pour se faire croire (à elles et aux autres) qu’elles sont autonomes, solitaires, au point de n’avoir besoin de personne pour réussir leur vie. Si cela est la version que l’égo croit et défend avec ferveur, la réalité est autre pour s’éviter de sentir le vide intérieur et les angoisses provoquées par la solitude. L’apparence donnée en société tente d’être la plus éloignée possible de celle de la petite fille ou du petit garçon qui a cru profondément « ne pas être assez » et qui cherche encore à l’âge adulte comment recevoir des autres ce qu’il ne se donne pas à lui-même.
- Le schéma du distant, froid, parfois manipulateur, celui qui se protège de tout pour ne pas souffrir.
Dans ce cas, nous évitons absolument d’aimer ceux ou celles susceptibles de nous quitter, nous faire revivre cet abandon, raviver la blessure profonde qu’on tente d’oublier. Nous devenons alors froids, distants, manipulateurs pour juste éviter de tomber amoureux. Nous nous marions avec un homme ou une femme qui nous admire, nous encense, dont nous sommes sûrs(es) qu’il ou elle ne nous quittera jamais. Nous devenons des séducteurs, multipliant les conquêtes, transformant nos partenaires en objet pour ne pas se mettre en danger. Nous pouvons même développer une certaine perversion, pour lier l’autre à nous et ainsi s’assurer de son attachement… Cela nous rassure ! Nous ne sommes pas heureux, bien-sûr mais nous avons l’impression de maîtriser tout, d’échapper à la souffrance de notre petit enfant, souffrance que nous tentons de dissimuler tant bien que mal. Cependant, ce qu’on ne réalise pas, c’est que nous souffrons quand même, d’une autre manière, en faisant du mal à ceux et celles qui nous entourent et nous aiment ; en s’empêchant de vivre en harmonie avec notre entourage, en s’empêchant d’aimer vraiment. Et un jour ou l’autre, c’est sûr, nous serons confrontés à nos démons, car nous ne pouvons pas nous mentir indéfiniment et fuir tout une vie sans se faire rattraper. Un jour ou l’autre, c’est sûr, cette douleur va réapparaître, travestie et violente et nous fera chanceler. - Le schéma du dépendant affectif, qui va tout faire pour se faire aimer et tout accepter pour ne jamais se faire quitter.
Dans ce cas, nous devenons alors la proie de ces manipulateurs qui nous font croire, un jour qu’on est l’amour de leur vie, pour ensuite nous jeter, nous maltraiter. Tant qu’ils ne partent pas définitivement, l’espoir alors demeure. « Il , elle nous aime, si ! » nous crie notre enfant apeuré, qui accepte alors 90% de maltraitance pour 10% d’amour fou, de passion, de démonstration d’intérêt… Car il appelle amour tout ce qui ressemble à de l’affection. Tout ce qui lui donne l’illusion que, même pour 15 secondes, il est aimé éperdument. Ces quinze secondes, cependant, se transforment bien vite en enfer, car bien sûr, ces relations là ne font que rejouer l’abandon indéfiniment et détériorer encore plus l’estime de soi. Dans une relation de couple, nous sommes toujours celui qui accepte tout, même l’inacceptable pour ne surtout pas se faire quitter. Les femmes sont souvent dans ce schéma-là car elles veulent maintenir le nid familial qui symbolise plus que tout l’amour que leur petit enfant n’a pas eu en assez grande quantité. Sachez qu’il est donc normal et compréhensible qu’il ne soit pas agréable de reconnaître tout cela en vous mais sachez aussi que c’est la lutte à ce qui est, qui cause votre souffrance et votre épuisement. Nous verrons un peu plus loin dans cet article que la reconnaissance est une étape primordiale pour mieux se libérer de la blessure d’abandon.
Le sentiment d’abandon, c’est quoi ?
C’est un sentiment qui naît le plus souvent pendant l’enfance. Le contexte ? Un père, une mère parti, décédé ou juste trop occupé pour s’occuper de nous. Un manque terrible d’attention, d’amour ou juste l’impression de ne compter pour personne, de ne pas avoir sa place, une charge trop lourde pour un enfant. Et voici qu’apparaît une blessure profonde au fond de nous, qui ne fera que se creuser, années après années, impossible à exprimer tant elle fait mal. Alors on s’habitue à vivre avec. On peut juste percevoir, si on prête l’oreille, une petite voix qui s’élève et qui dit au fond de nous : « Plus jamais ça, j’ai besoin d’amour, je ne veux plus être abandonné ». Adolescent puis adulte, nos choix amoureux vont être influencés par cette tendance qui ne nous quittera pas jusqu’à ce qu’on la déniche et qu’on la supprime. Cette tendance, c’est celle de se faire aimer, coûte que coûte, pour apaiser notre petit enfant qui souffre encore terriblement, qui n’a pas pu vraiment grandir et s’épanouir dans ces conditions, qui va nous faire adopter des comportements incompréhensibles et nous faire faire des choix parfois désastreux au cours de notre vie.

Guérir la blessure d’abandon : quelle définition?.
Guérir de la blessure émotionnelle d’abandon ne signifie pas être vigilant à ce qu’elle ne se présente plus jamais dans vos perceptions. Cela, c’est du contrôle et je n’ai encore jamais rencontré une personne sans aucune blessure. D’ailleurs, quand on connait la puissance de ce levier pour nous épanouir et nous ouvrir aux autres, on n’éprouve aucun intérêt à poursuivre cet idéal. J’en profite donc pour remercier les propositions de thérapeutes qui veulent » virer mes blessures émotionnelles à distance« . Faites ce que vous avez à faire, mais sachez que je ne suis pas intéressée.
Comment se manifeste le sentiment d’abandon ?
Le syndrome de l’abandon se traduit par l’inquiétude écrasante qu’une personne à qui l’on tient particulièrement va déserter. Contrairement à ce qu’on peut penser, n’importe qui peut développer cette crainte de se sentir seul. Bien que nous avons mentionné que la blessure d’abandon est souvent reliée à l’enfance, elle peut également être profondément enracinée dans une relation pénible à l’âge adulte. Quoi qu’il en soit, les impacts que cela a sur le quotidien sont presque toujours les mêmes. À savoir (sans pour autant s’y limiter) :
- La peur irrationnelle du jugement des autres
- La jalousie excessive due à la perception du sexe opposé comme une menace pour leur relation
- La possessivité (avoir des ressentiments lorsque l’autre personne importante fait une activité à part, comme sortir avec des amis)
- La dépendance affective (rester dans des relations malsaines ou abusives par crainte de se sentir seul)
- L’isolement social (pour ne pas se blesser à nouveau)
- La phobie de l’engagement (mettre fin à une relation avant que l’autre personne ne le puisse pour avoir un certain contrôle sur l’abandon potentiel)
- La difficulté à faire entièrement confiance dans le couple
- La fixation sur les défauts de leur partenaire (encore une fois, il s’agit de repousser la personne ou de ne pas lui faire entièrement confiance)
- La difficulté à tourner la page après une rupture
- Le sentiment d’indignité vis-à-vis de l’amour
- La faible estime ou confiance en soi
Bien évidemment, il n’est pas nécessaire qu’une personne ait tous ces comportements pour que l’on puisse considérer qu’elle éprouve peut-être un sentiment d’abandon. Toutefois, le fait de présenter ne serait-ce que quelques-uns d’entre peut se révéler malsain et nuisible à la vie quotidienne et aux relations sociales.

Alors, que faire pour faire face à ce danger ambulant ?
Le sentiment d’abandon n’est pas une pathologie en soi. Les experts le qualifient même comme étant une partie naturelle de la psyché humaine qui est ancrée dans notre mécanisme de survie. Au niveau le plus primitif, l’idée d’être laissé seul pour toujours nous remplit de terreur. Cela se manifeste souvent par la phobie de la mort de soi et d’un proche. Cependant, pour avoir des relations matures et épanouissantes, nous devons apprendre à faire confiance et à aimer… Sans être immobilisés par une anxiété excessive due à l’angoisse d’abandon.
La seconde erreur que font les gens avec la guérison de leurs blessures émotionnelles est de croire que guérir signifie qu’elles n’interviendront plus jamais dans leur relation avec eux-mêmes et les autres. Dans le cas de la blessure émotionnelle d’abandon, cela reviendrait à exiger de ne plus jamais être victime, dépendant ni plaintif. Et donc par définition être toujours confiant, responsable, courageux…C’est à nouveau une forme de lutte contre ce qui dérange au profit ultime de ce qui valorise. Voyez-vous la source de frustration évidente à venir?. Si vous démarrez une démarche de développement personnel avec une attente comme celle-ci envers vous-même, vous ne vous laissez pas d’autres options que la frustration et le découragement à venir.
Si vous reconnaissez que les 2 erreurs ci-dessus ne peuvent vous mener qu’à plus de lutte contre vous-même, voici ce que vous allez découvrir ci-après pour apprendre à guérir votre blessure d’abandon majoritaire.
Lire l’article ici : Papayoux à la recherche de financement.

Nous verrons 3 points essentiels à cette guérison que je résume ci-dessous :
1.Comprendre qu’il faudra du temps pour permettre à votre corps de se libérer de votre addiction à ces états d’être et émotions, mais qu’à chaque instant présent, une infinité des possibles s’offre à vous. Rien ne vous empêche de penser et agir pour votre futur dans une biochimie différente de votre biochimie habituelle.
2. Observer les comportements que vous adoptez sous influence de ces émotions et être reconnaissant de pouvoir les identifier sans jugements. Ne pas vous forcer à ne plus être ces comportements mais vous en donner le droit quand ils se présenteront à l’avenir, même s’ils ne sont pas votre préférence. Le but n’est pas de les éradiquer en luttant mais de vous en détacher en devenant de + en + conscient rapidement de ce que vous vivez intérieurement.
3. Reconnaître et mieux comprendre comment s’est construite progressivement votre addiction émotionnelle à l’angoisse et la tristesse. Vous en donner le droit et vous remercier en réalisant à quoi ces états devenus permanents ont répondus pour vous protéger.
Je vous rappelle que guérir la blessure d’abandon ne consiste pas à ne plus jamais être ce qui vous limite ni ne plus jamais vivre de l’angoisse. C’est juste prendre conscience plus rapidement de ce qui se passe en vous, de réaliser à quoi ça répond, pour avoir le choix d’agir libre de vos peurs et de vos souvenirs passés. Guérir la blessure d’abandon c’est reconnaitre ce que vous cherchez à apaiser, camoufler, refouler en toute humilité. Car vous avez fait de votre mieux. C’est aussi observer les comportements limitants vous étiez entrain d’adopter pour y parvenir. C’est ensuite choisir entre le maintien du « vous » du passé ou la mise en route du nouveau « vous », conscient qu’il n’est plus son passé dans l’instant présent et reconnaissant de l’infinité des possibles qui s’offre à lui.
Voici 10 conseils puissants pour vous accompagner quotidiennement :
- Arrêtez de vous battre. Le sentiment d’abandon est involontaire. Vous n’en êtes pas la cause. Ce n’est pas quelque chose pour lequel vous avez signé. Il vous a trouvé.
- Acceptez cette peur en tant qu’une partie de vous-même. Accordez-vous de l’amour et de la compassion inconditionnels plutôt que de vous cataloguer d’emblée comme un « faible ».
- Choisissez d’arrêter de mettre votre insécurité aux pieds de votre partenaire (ou de n’importe qui d’autre). Cela signifie que vous devez assumer la responsabilité à 100 % lorsque votre crainte éclate, plutôt que de vous attendre à ce qu’il la « répare » pour vous (même si c’est lui qui l’a déclenchée).
- Engagez-vous à transformer la blessure d’abandon en une occasion de développer votre autonomie émotionnelle.
- Exprimez la réalité que ce n’est la responsabilité de personne d’autre, mais la vôtre de vous faire sentir en sécurité. Dès que vous vous tournez vers quelqu’un d’autre pour trouver la solution, vous lui donnez le pouvoir.
- Reconnaissez votre valeur, que vous êtes digne d’être aimé.
- Mais, prenez conscience que votre identité ne devrait jamais être uniquement liée à votre relation (amoureuse, familiale, amicale, etc.)
- Utilisez l’auto-conversation pour remplacer le sentiment d’abandon par des pensées positives.
- Acceptez l’idée d’être seul, sans sentir la solitude. Après tout, cela est tout à fait normal. Vous n’avez pas impérativement besoin d’un quelconque individu pour être « quelqu’un ». Vous en êtes digne parce que vous êtes vous.
- Créez un réseau de soutien. Certes, il est difficile de maintenir des liens d’amitié avec les autres quand on est obsédé par une seule et unique personne. Cependant, pour avoir une vie équilibrée, cela s’avère primordial. Ainsi, faites preuve de plus d’ouverture d’esprit en participant à des activités qui vous intéressent.
Après la lecture de cet article, vous mettrez des mots sur ce que vous êtes entrain de vivre et pourquoi vous êtes entrain de le vivre. Votre corps est entrain de demander à se nourrir de son addiction habituelle, comme nous pourrions le faire en allant chercher une dose de sucre ou de chocolat. Quand cela se produit, donnez-vous le droit d’être encore ainsi. Donnez-vous le droit de parfois choisir vos peurs à votre responsabilité. Ça arrivera encore et toujours par moment, parce que vous êtes humains et que c’est parfait ainsi. Cela ne signifiera pas que vous ne guérissez pas votre blessure émotionnelle d’abandon.