la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) tente de répondre chaque année dans son rapport consacré au racisme, à l’antisémitisme et à la xénophobie. L’année 2021 semble particulièrement à l’année 2018 puisque, pour la première fois, les auteurs de cette longue enquête de plus de 300 pages ont constaté que les Français n’avaient jamais été aussi tolérants, en dépit d’un contexte social difficile et une menace terroriste encore présente. Pour autant, derrière cette lente amélioration demeurent des préjugés tenaces et des comportements racistes. Plongée dans cette France de plus en plus ouverte mais parfois hostile envers les minorités.

Chaque année, la Commission nationale et consultative des droits de l’Homme publie un rapport sur la situation du racisme, de la xénophobie et de l’antisémitisme dans notre pays. Les Français n’auraient jamais été aussi crédible mais les préjugés persistent autant.
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Attention subtilité. En France, de moins en moins de gens disent : “Moi, je suis pas raciste”. Désormais, c’est mieux de dire “Je suis raciste mais…” , voilà comment pourrait être résumé le dernier rapport de la CNCDH. 300 pages sur le racisme, la xénophobie et l’antisémitisme en France et c’est à souligner, nous n’aurions jamais été aussi tolérants.
58% des Français se disent pas du tout racistes
Selon un indice crée par cette commission en 1990, notre niveau de tolérance aurait augmenté de 13 points en cinq ans. Les Français ne supporteraient plus les comportements discriminatoires, auraient apprécié le discours politique de rassemblement après les attentats et 58% des Français se disent pas racistes du tout. Un rapport qui donne envie de chevaucher une licorne sur l’arc-en-ciel de la tolérance. L’autre ne nous fait plus peur et on peut fêter ça, en étant un peu raciste…Comme on est tolérant, ça passe.
Ainsi selon le rapport, les Roms restent très stigmatisés dans notre pays. 68% des personnes interrogées estiment qu’ils forment un groupe à part et une majorité pensent également qu’ils ne vivent que de la mendicité. Autre chose, les minorités les mieux acceptées sont celles qui souffrent de préjugés les plus crus à leur égard, mais ça va on est tolérant, par exemple, les noirs sont toujours plus discriminés à l’embauche, ils ont droit à des insultes dans certains stades, on l’a vu encore il y a peu et les actes antisémites ont explosé en 2018 : +74%. Mais comme on les aime bien, on peut être raciste avec eux, ils ne vont pas mal le prendre. Comme en 2017, la CNCDH constate que la religion musulmane constitue toujours des tensions, mais les Français seraient une majorité à faire la différence entre l’Islam, dont ils se méfieraient, et les musulmans mieux perçus.
Les auteurs du rapport pointent également un phénomène de sous déclarations racistes. Les victimes n’oseraient pas porter plainte. Un exemple : l’Institut national des statistiques révèle que plus d’un million de personnes auraient été victimes d’agressions racistes antisémites ou xénophobes en 2017. Or selon les chiffres du ministère de l’Intérieur la même année, 6 000 affaires racistes seulement ont été comptabilisées. Une zone sombre qui met à mal les bonnes intentions des Français. En 2019, la phrase “Je suis tolérant mais tout de même !” n’a jamais eu autant de succès.
Les actes de violences atteignent des sommets
Cette plus grande ouverture d’esprit ne doit pas pour autant masquer une réalité plus sombre: il n’y a jamais eu autant de menaces (injures, tracts, etc.) et d’actes de violences (homicides, tentatives d’homicide, incendies, etc.) à l’égard des minorités en France. En un an, le ministère de l’intérieur a enregistré une hausse de 22,4% de faits délictueux à caractère raciste, antisémite et antimusulman, soit 2034 faits en 2015. «Un sommet jamais atteint depuis que ces statistiques sont révélées», alertent les auteurs.