Le paludisme (malaria) est dû à un parasite transmis par un moustique. Comment savoir après une piqûre si l’on a été infecté ? Quand apparaît la fièvre ? Quels sont les autres signes ? Savoir reconnaître les symptômes de cette maladie qui peut être mortelle favorise une prise en charge précoce et limite son aggravation.

Le paludisme est la première endémie parasitaire mondiale. Plusieurs milliers de cas sont répertoriés chaque année en France chez des sujets qui rentrent d’un séjour en zone d’endémie. Il y a essentiellement quatre espèces qui infectent l’homme : Plasmodium falciparum, la plus fréquemment rencontrée et qui peut provoquer une forme mortelle du paludisme, Plasmodium vivax, largement répandue mais qui ne donne pas de forme mortelle, et enfin Plasmodium ovale, et Plasmodium malariae qui sont les moins rencontrées. Les parasites, quelle que soit l’espèce, sont inoculés à l’homme par des moustiques qui appartiennent au genre Anophèles.
Les premiers symptômes surviennent le plus souvent huit à vingt jours après la piqûre du moustique. Ce délai est directement lié au temps de reproduction du parasite dans le corps humain, et dépend de l’espèce de Plasmodium inoculée par le moustique. La piqûre de moustique en elle-même n’a rien de particulier et il est impossible de repérer à l’œil nu la piqûre d’un moustique infecté.
Le premier signe est une fièvre qui varie, entre 38 °C et 40 °C, et va ensuite s’organiser en pics fébriles survenant tous les deux à trois jours.
« Ces signes sont trompeurs » explique le Pr Daniel Camus, qui élabore chaque année les recommandations sanitaires aux voyageurs, « d’autant qu’ils sont souvent associés à un embarras gastrique, à des maux de tête, ou à une grande fatigue. »
On peut les imputer à tort à un syndrome grippal ou à une petite gastro-entérite. C’est donc l’association de ces symptômes au retour d’un pays tropical qui doit absolument orienter vers une consultation auprès du service des urgences.
Des signes de gravité peuvent survenir : troubles de la conscience, ictère caractérisé par un jaunissement de la peau et du blanc des yeux, atteinte de la fonction rénale. La multiplication des parasites et l’éclatement des globules rouges, responsables de la fièvre, conduisent également à la diminution du nombre de globules rouges dans le sang, et donc à l’anémie. Dans certains cas, les globules rouges infectés peuvent obstruer les vaisseaux sanguins irriguant le cerveau : c’est le neuropaludisme, souvent mortel
Consulter sans attendre
Le paludisme chez les voyageurs est un paludisme de primo-invasion, contracté pour la première fois. Chez ces patients, il n’existe pas de forme tardive, asymptomatique ou chronique de la maladie. Pour toutes ces raisons, les médecins gardent en tête cet adage : « Toute fièvre au retour d’une zone tropicale est un paludisme jusqu’à preuve du contraire. »
Cette preuve sera apportée par le diagnostic biologique qui déterminera si le parasite circule dans le sang. En cas de fièvre au retour d’un pays endémique, consultez sans attendre le service des urgences.