L’adolescence est généralement décrite comme une phase de transition entre l’enfance et l’âge adulte, mais les modalités de passage de l’adolescence vers l’âge adulte se sont progressivement désagrégées : il n’y a plus de rituels installés. Aujourd’hui, avec la massification scolaire et l’allongement des études, il est difficile de fixer les bornes d’âge qui encadrent l’adolescence : on parle de préadolescence dès 11 ans et de postadolescence jusqu’à 17 ans ; ce n’est même plus la puberté qui détermine ce stade. Dans cet ouvrage, nous nous attacherons à la tranche d’âge des 12-17 ans.

On trouve les mêmes difficultés à définir le début de l’âge adulte qui est normalement déterminé par la majorité à 18 ans. Les crises économiques successives ont accru les épreuves que rencontrent les jeunes pour acquérir leur autonomie et indépendance économique, intégrer le monde du travail, trouver un logement.
À cela s’ajoutent les mutations des modèles et des références culturelles depuis trois générations. La famille se décompose et se recompose, le père a perdu sa place de « Pater familias », la mère qui travaille a changé de rôle, ce qui en conséquence bouleverse toutes les représentations attachées à la différence des genres. Le modèle éducatif n’est plus dans l’imposition mais dans la négociation, on assiste à la crise de l’école comme instance de transmission. Sans oublier l’individualisation de plus en plus forte de la société, la mondialisation…
De plus, l’autonomie, notamment relationnelle, acquise par les adolescents aujourd’hui, amène Galland à se poser la question des adolescents comme d’une nouvelle classe d’âge : « La particularité de l’adolescence moderne serait de conjuguer une forme d’autonomie (notamment dans la gestion des relations amicales et de l’emploi du temps) avec le maintien, inévitable à cet âge de la vie, d’une totale dépendance matérielle à l’égard des parents. C’est peut-être cette autonomie sans indépendance, comme l’a bien montré François de Singly (2006), qui caractérise aujourd’hui l’adolescence. Elle contribue à transformer assez fortement le rôle des parents, à donner une importance nouvelle au groupe de pairs et à la culture adolescente dans le processus d’individuation et de socialisation, et enfin, à redéfinir les rapports entre les sexes. Elle pose aussi la question d’un remodelage des rites de passage.
En effet, ce qui est de moins en moins pris en compte c’est l’importance de l’informel dans la construction et la socialisation des adolescents : « Ce serait ce qui n’est pas normé, organisé, pensé en tant que tel par les institutions mais que les individus investissent en conférant ainsi des rôles, des fonctions et des enjeux singuliers et sociaux aux espaces et aux temps laissés vacant.

La scène « culturelle » au sens large (cinéma, magazines, musique, photos, jeux vidéo…) constitue un espace privilégié où puiser des ressources, des modèles d’identification : « Sur ce point, les analyses concordent, quels que soient l’objet étudié et le cadre interprétatif privilégié : dans une société de plus en plus individualisée où les formes traditionnelles d’appartenance (famille, village, profession…) perdent de leur pouvoir structurant et où chacun est invité à mettre en scène sa singularité, les passions culturelles, sportives ou autres sont lestées d’importants enjeux identitaires car elles sont souvent vécues par les intéressés comme des voies d’accession à un “soi intime”, tout en leur permettant de s’inscrire dans des communautés réelles et/ou imaginées, plus ou moins durables, qui leur fournissent des ressources d’identification.
Le développement des nouvelles technologies recompose voire redéfinit la nature même des pratiques culturelles et artistiques des adolescents. Ils ont grandi dans un paysage médiatique très diversifié : téléphonie mobile, multiplication de l’offre télévisuelle, jeux vidéo, réseaux sociaux… font partie intégrante de leur vie. Ils se sont largement emparés de cet espace encore vierge qui leur permet d’échapper en partie au contrôle parental, d’avoir un « espace » de liberté et d’expression qui leur est commun, dans un temps non institutionnalisé. « Sur le net, les adolescents sont forts consommateurs de culture, d’une manière relativement diversifiée et utilisent les objets culturels pour assouvir des objectifs complémentaires : quête d’entre-soi, affirmation identitaire et conformité de groupe, recherche d’intersubjectivité et expérimentation de soi.
https://www.yumpu.com/fr/document/read/55277408/les-jeunes-et-la-culture
Même le plus important. Les recherches de l’auteur ont
toujours essentiellement porté sur la pauvreté des enfants.
Mais l’intérêt ici pour le bien-être subjectif découle du
constat que la pauvreté des enfants est un sujet insuffisant
en soi, et qu’il est nécessaire d’adopter un point de vue
plus global et multidimensionnel de la vie des enfants.
C’est ainsi qu’un travail d’observation et de comparaison
de plusieurs domaines du bien-être a émergé.
Le bien-être matériel ou l’absence de pauvreté et de
privation, la santé de l’enfant, l’éducation (participation et
performance), les comportements de l’enfant, les relations
de l’enfant avec sa famille et ses amis, les conditions
d’hébergement et d’environnement et, bien entendu, le
bien-être subjectif.
L’étude du bien-être subjectif des enfants se justifie de
nombreuses manières. Tout d’abord, les parents (et les
grands-parents) se préoccupent du bonheur de leurs enfants.
Les écoles sont ensuite tenues de s’assurer du bien-être
de leurs élèves. Quant aux gouvernements, ils ont la responsabilité de s’assurer du respect des droits de l’enfant.
De même, l’objectif n° 3(2) de développement durable
des Nations unies vise à assurer une vie saine et promouvoir le bien-être de tous et à tous les âges de la vie.
La Convention des Nations unies sur les droits de l’enfant
enjoint d’écouter les enfants et de tenir compte de ce
qu’ils ressentent et pensent de leur vie. Étudier le bien-être subjectif est une manière de poursuivre ces objectifs. Comme le souligne, à juste titre, la « nouvelle
sociologie de l’enfance », l’enfance est une période de la
vie qui a sa propre valeur, et non uniquement une préparation à l’âge adulte. Le point de vue des parents ne peut

être tenu pour un « proxy »(3) de celui de leurs enfants
et, d’un point de vue empirique, il n’y a qu’une très
faible corrélation entre le niveau de bonheur national
des adultes et celui des enfants (Bradshaw et Rees,
2017). Bien évidemment, il est possible de considérer
qu’il vaut mieux inciter les enfants à atteindre des objectifs
et à réussir durant l’enfance afin qu’ils deviennent des
adultes compétents et productifs, même si cela implique
de rendre leur enfance malheureuse. Comme on va le
voir infra, il pourrait bien s’agir d’une erreur commise par
la Corée. D’un autre côté, il a été montré, preuve à l’appui,
qu’une enfance malheureuse a des conséquences négatives à l’âge adulte
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