Un temps annoncée par certains comme l’occasion de changer nos modes de consommation et ainsi mieux respecter l’environnement, la crise sanitaire semble nous pousser pour l’instant à faire tout l’inverse.

L’observation a été faite très tôt. La moitié des personnes atteintes par le Covid-19 excrètent du virus par les selles. Nombre d’équipes scientifiques se sont lancées dès le mois de mars dans la surveillance de la circulation du Sars-Cov2 dans les eaux usées issues des stations d’épuration.
Parmi elles, le laboratoire de chimie physique et microbiologie pour les matériaux et l’environnement (LCPME) de l’Université de Lorraine à Nancy, qui, aujourd’hui, fait partie du consortium de laboratoires de recherche français travaillant au projet Obepine (Observatoire épidémiologique dans les eaux usées), dont la mission est de mettre en place au niveau national un réseau de surveillance du Sars-Cov2 dans les égouts.

Car cette surveillance constitue un nouvel indicateur, parmi d’autres, de la circulation du virus pour les autorités de santé. Au plus fort de l’épidémie, la concentration dans les eaux usées, notamment en région parisienne et dans le Grand Est, est plus que « significative ».
En avril, la tendance s’inverse, de manière tout aussi « significative », « jusqu’à atteindre le seuil de détection de la méthode ». Le confinement a donc tenu ses promesses, note le scientifique nancéien. Aujourd’hui, les chercheurs retrouvent à nouveau des traces de virus « en certains endroits ».
Nancy (Meurthe-et-Moselle) est la ville de France où le Covid-19 circule le plus. Depuis quelques jours, son taux d’incidence flambe : 275 cas pour 100 000 habitants, soit presque deux fois plus que dans le reste du pays. Les habitants sont préoccupés par cette remontée à quelques heures du réveillon de Noël. “Quand on voit ce qui s’est passé aux États-Unis avec Thanksgiving, et même au Canada, c’est une montée en flèche”, s’inquiète une femme. Le maire demande un re confinement Le professeur et infectiologue au CHRU de Nancy Christian Rabaud a déjà anticipé cet effet “fêtes de famille” : jour après jour, il actualise les données du Covid-19 dans un graphique en fonction du R0, le taux de reproduction du virus. Depuis la sortie du confinement, le R0 est de nouveau supérieur à 1, signe que la maladie se propage avec un impact inévitable sur la réanimation. “En mettant un R0 un peu plus élevé autour du réveillon, la remontée est beaucoup plus brutale. Si on se reporte à nouveau à fin janvier, dès fin janvier, on est à 5 000 lits”, précise Christian Rabaud. Il s’agit du maximum de la capacité hospitalière en réanimation en France. Pour éviter ce scénario, le maire de Nancy demande un re confinement dès le 28 décembre.
Valorisation et sauvegarde du patrimoine naturel et paysager, gestion durable des espaces verts, amélioration de la qualité de l’air, réduction des émissions de gaz à effet de serre et des polluants atmosphériques, développement des énergies renouvelables, lutte contre la précarité énergétique, préservation des ressources naturelles : la Métropole met en œuvre un programme d’actions ambitieux et innovant, pour protéger l’environnement et la qualité du cadre de vie de l’ensemble des habitant et usagers.
Outil grand public
Dans l’urgence de la situation fin mars, au pic d’occupation des réanimations, l’objectif était de conforter le modèle prévisionnel développé par le Pr Christian Rabaud à l’aide d’une approche complémentaire utilisant l’analyse compartimentale. La phase critique étant passée, il a paru intéressant de diffuser un outil pédagogique « grand public » mais aussi de se préparer à une éventuelle « 2eme vague » en développant un outil de gestion prévisionnelle du taux d’occupation hospitalier adapté aux conditions loco-régionales. Cet outil opérationnel, en phase de finalisation et de test, pourra être partagé et adapté à d’autres hôpitaux.
MODSIR 19 : un outil grand public de simulation de l’épidémie de COVID19 en « COVIDIE »
En parallèle à la version dédiée aux professionnels de santé, les équipes de Mines Nancy et du CHRU ont souhaité proposer un outil de simulation, à visée pédagogique, qui a pour but de montrer les principaux facteurs influents sur une épidémie et d’en visualiser les effets sur un graphe.
La simulation de la version grand public s’intéresse à un territoire fictif, la Covidie, située quelque part sur la planète Terre et peuplée d’1 million d’habitants : les Covidiens. Par nature peu enclins à la discipline, les Covidiens sauront-ils respecter les « gestes barrières » et se conformer à la réglementation covidienne, afin de maitriser le fameux R0, clef magique pour contrôler la pandémie ?
Les paramètres utilisés sont des valeurs arbitraires choisies pour les besoins de la démonstration. Les résultats de cette simulation n’ont donc qu’une valeur pédagogique pour aider à comprendre les mécanismes d’une épidémie, et ne sont en aucun cas le reflet de la réalité, ni au niveau d’un territoire, ni au niveau national.
L’outil permet notamment de simuler les effets des mesures de confinement / déconfinement en fonction de leur date et de leur « rigueur ».

Une approche collaborative pour un outil partagé avec l’ensemble des établissements de santé
Le projet MODSIR19, porté par le CHRU de Nancy et Mines Nancy, école d’ingénieurs de l’Université de Lorraine est le fruit d’une initiative commune des enseignants, élèves et Alumni de Mines Nancy, en collaboration avec le CHRU de Nancy, sous la direction des Professeurs Gilles Karcher, Pierre-Etienne Moreau et Christian Rabaud, visant à modéliser et prévoir l’évolution de la pandémie Covid-19 et ses conséquences sur l’occupation hospitalière. Marmelab a accompagné l’équipe dans l’accélération du développement de l’interface.
Déployé dans un premier temps au CHRU de Nancy à l’origine de la demande, l’objectif est de partager ce logiciel à l’échelle nationale avec les autres établissements de santé demandeurs.
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