«Personne n’est né avec de la haine envers l’autre du fait de la couleur de sa peau, ou de son origine, ou de sa religion. Les gens doivent apprendre à se haïr, et s’ils peuvent apprendre à haïr, ils peuvent apprendre à aimer, car l’amour jaillit plus naturellement du cœur humain que son opposé.» Nelson Mandela traçait ainsi sa vision de l’humanité, une espérance qu’il offre aujourd’hui en héritage. Cet «apprentissage» de la haine de l’autre se trouve exacerbé quand la crise économique se manifeste dans toute sa force et fournit des prétextes bien connus des chercheurs : la peur de perdre son emploi, subtilisé par l’étranger; l’affadissement des solidarités, dont témoignent les crispations
autour du consentement à l’impôt; les inquiétudes quant à la pérennité du système de protection sociale; la stigmatisation d’un assistanat social. L’ensemble de ces souffrances, dans le sillage d’une crise économique d’ampleur, peut engendrer un repli identitaire et la désignation bien commode de boucs émissaires. Cette montée des périls économiques trouve, hélas, un écho dans la sphère politique et intellectuelle, et au sentiment d’instabilité économique s’arrime alors un sentiment d’insécurité qui provoque une perte de repères, loin de l’esprit fraternel, de ce bien-vivre ensemble, de cet universel qui transcende nos différences. Émerge alors une peur d’être envahi, d’être dissous dans
cet Autre que l’on ne veut pas connaître.
Une Exemple: Julia, une agression médiatisée
Cette médiatisation a permis de remettre en avant la transphobie toujours bien présente et l’urgence de proposer un plan de lutte efficace. On se rappelle également du meurtre de la travailleuse du sexe transgenre Vanessa Campos il y a un an, qui avait suscité une vague d’émotion et même des manifestations de la part des autres personnes de la profession mais guère plus de réactions et surtout d’actions concrètes mises en place pour enrayer ce problème grandissant. es images de l’agression de Julia, jeune femme transgenre à Paris a été largement diffusée sur les réseaux sociaux, provoquant de vives réactions à cause de leur violence. S’en est suivi une médiatisation de la jeune femme qui a accepté de venir raconter son histoire sur les plateaux TV ou de faire la une de certains journaux. Suite à l’agression de Julia en avril dernier qui a été très médiatisée, il est peut-être temps de faire le point sur la transphobie. Comment se matérialise-t-elle ? Est-elle en hausse ? De quoi souffrent le plus les personnes transgenres ?
Le problème de la normalisation des agressions transphobes
On peut donc noter une certaine normalisation de la transphobie y compris pour les trans eux-mêmes qui vivent dans une violence et une peur quotidienne qu’ils ne tentent pas de combattre par une action légale. Au-delà de la transphobie, on ressent surtout une invisibilité des personnes trans dans la société. Il y a une inexistance du sujet, on le voit aussi a travers l’indifférence des passants lors de l’agression filmée de Julia. Il existe très peu d’études tentant de quantifier ces agressions ou de connaître les problèmes rencontrés par les personnes trans. On peut toutefois citer une étude de IDAHO de 2014, où 85% de l’échantillon avait été victime de discrimination dans divers lieux de la vie courante ou les institutions. Et la grande majorité d’entre eux (95%) n’avait pas porté plainte lors de ces violences.
Des agressions sous des formes diverses
Trouver un emploi, un logement ou autre s’avère d’autant plus délicat. Sans parler du traitement des sujets trans dans les médias avec les mauvais prénoms ou pronoms et toutes les maladresses qui vont avec … Aujourd’hui en France, être trans veut dire être soumis à différentes formes d’agressions. Il n’y a pas que les meurtres, les insultes et les discriminations. La transition peut être ressentie comme une des agressions de la part des institutions : comment expliquer qu’il faille passer devant un juge alors que l’on n’a commis aucun délit ? Les discriminations sont d’autant plus fréquentes lorsque son sexe sur l’état civil est différent du genre sous lequel la personne se présente.
Quelles solutions ?
Il faut inclure la question de la transphobie dans les plans de lutte contre la haine, car on pense souvent au racisme, à l’homophobie mais rarement à la transphobie. Il faudrait repenser le parcours de transition pour commencer, en l’humanisant. Il faut ensuite lutter contre la précarisation et la pauvreté de cette population sensible. Il est également nécessaire d’informer avec pédagogie en créant une cellule spécialisée sans chaque établissement scolaire pour accompagner et informer. Ces récentes agressions doivent surtout ouvrir le débat et poser les bonnes questions : qu’est-ce qui a mené à celles-ci et comment rectifier cela et prévenir les prochaines.Celle-ci doit exister et être visible. Le pire serait que l’émotion suscitée par ces agressions ne retombe trop vite, remisant ces questions au dernier plan. Il ne faut pas attendre la prochaine pour bouger ! Roms, homosexuels, minorités ethniques ou religieuses… Des millions d’hommes et de femmes subissent toutes sortes de discriminations partout dans le monde. Ils sont privés de droits essentiels parce qu’ils sont “différents”. Les lois et les mentalités doivent changer pour que chacun ait un égal accès aux droits.
1 comment
[…] en ne les considérant plus comme immuables. Les lois sur l’égalité des sexes soulignent cette évolution, en lien avec la parentalité, le travail, le […]