La participation des femmes à la formulation, la planification et l'exécution des politiques environnementales continue d'être faible, alors même que la communauté internationale a reconnu qu'il ne peut y avoir de développement durable sans la pleine participation des femmes.

La Commission de la condition de la femme des Nations Unies a examiné la question des femmes et de l’environnement au cours de sa quarante et unième session, qui s’est tenue en 1997. La Commission a proposé de renforcer l’action en vue de promouvoir une active participation des femmes à tous les niveaux de la gestion de l’environnement, notamment en inscrivant les programmes et politiques relatifs à l’environnement dans une perspective d’égalité entre les sexes. Dans ses conclusions concertées, la Commission recommande des mesures en vue d’encourager la recherche sur l’impact des polluants et autres substances nocives, y compris leurs conséquences sur la santé reproductive des femmes et des hommes, et de favoriser la participation active des femmes dans l’élaboration et l’application des politiques environnementales visant à promouvoir et à protéger la santé, comme la détermination de critères relatifs à l’eau potable.
Les femmes ont un rôle important à jouer dans la préservation de l’environnement et des ressources naturelles et dans la promotion du développement durable. Par exemple, la responsabilité principale de subvenir aux besoins du foyer pèse sur les femmes et celles-ci déterminent en grande partie les tendances de consommation. Ainsi les femmes ont un rôle fondamental à jouer dans l’adoption de modes de consommation, de gestion des ressources naturelles et de production durables et écologiquement rationnels.
De nombreux gouvernements ont pris des mesures pour intégrer une perspective spécifique de la femme ,dans leurs politiques et programmes nationaux de développement durable.
En Colombie, l’organisme national de promotion de la femme, le Directorat pour l’égalité, collabore avec le Ministère de l’environnement afin d’intégrer une perspective spécifique de la femme dans la planification et la mise en œuvre de ses programmes et politiques.
La Côte d’Ivoire a élaboré un programme national d’action sur l’environnement qui prend en compte les questions relatives aux femmes.
En effet, les femmes rurales sont touchées de manière disproportionnée par les crises sanitaires et économiques sur plusieurs plans, y compris la sécurité alimentaire et la nutrition, le manque de temps, l’accès aux établissements de santé, aux services et aux débouchés économiques, et la violence sexiste.
En outre, la Covid-19 accroît la charge qui pèse sur les femmes en raison des fermetures d’écoles et des soins supplémentaires à apporter aux membres de la famille qui sont malades. De nombreuses femmes rurales souffrent d’isolement et d’un manque d’accès aux technologies essentielles pour améliorer leur travail et leur vie personnelle. En effet seulement un quart des utilisateurs de solutions agricoles numériques sont des femmes.
« La pandémie de Covid-19 touche à présent plus de la moitié des agricultrices dans le monde du fait des restrictions de déplacement, de la fermeture des magasins et des marchés et de la désorganisation des chaînes d’approvisionnement », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU.

Participation des femmes à la prise de décisions dans le domaine du développement durable
L’un des objectifs stratégiques du Programme d’action préconise la participation active des femmes, y compris des femmes autochtones, à la prise de décisions concernant l’environnement, notamment aux niveaux de la gestion, de la conception, de la planification et de l’application des projets.
En Tunisie, les femmes représentent 36 % du personnel du Ministère de l’environnement et du développement régional, et 19 % d’entre elles occupent des postes de direction.
En Jamaïque, les femmes représentent désormais 37 % du personnel technique du Département des forêts. Grâce à une réforme du recrutement, elles constituent à présent 69 % du personnel administratif du secteur de l’environnement.

Renforcement des capacités des femmes
La République islamique d’Iran a organisé des ateliers sur la participation des femmes à la défense de l’environnement, le but étant d’accroître la proportion de femmes parmi le personnel s’occupant de la protection des ressources naturelles. Le gouvernement a également créé, au sein du Bureau de la protection de l’environnement, un département spécial chargé de la formation et de la programmation qui s’efforce de promouvoir la contribution des femmes rurales aux activités de défense de l’environnement.
On observe une reconnaissance croissante de la nécessité de renforcer les capacités des femmes afin de favoriser leur participation à la prise de décisions. Il importe donc de leur permettre d’avoir plus facilement accès à l’information et à l’éducation, notamment dans les domaines des sciences, de la technologie et de l’économie.
Certains pays, dont le Congo, le Mali et la République de Moldova, ont mis en oeuvre des programmes de formation en vue de sensibiliser les femmes aux problèmes de l’environnement et de les familiariser avec les techniques et méthodes agricoles.
La Jordanie a entrepris de former les femmes des zones rurales à l’utilisation des pesticides et des engrais et aux techniques d’irrigation modernes.
L’Allemagne a lancé un projet intitulé « Les filles pour une Europe écologique », qui encourage et appuie les filles qui souhaitent se consacrer à la protection de l’environnement.
La Jamaïque, avec l’appui de l’Agence canadienne de développement international, a lancé un projet sur le thème « des arbres pour demain », qui vise à faire participer les femmes aux programmes de vulgarisation sur les forêts.
En Chine, dans le cadre de la campagne annuelle intitulée « Travaux verts du 8 mars », 100 millions de femmes participent à des travaux de reboisement, à la création de réserves forestières et à la conservation des sols et des eaux.
En Inde, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) appuie le projet « Assainissement, eau et santé communautaire », qui s’emploie à former des femmes à l’entretien des pompes et des puits. Celles-ci s’occupent de réparer et d’assurer l’entretien des pompes qui garantissent l’approvisionnement en eau tout au long de l’année.

Emancipation économique des femmes
Le lien entre la pauvreté et la détérioration de l’environnement est bien établi, et l’élimination de la pauvreté a été reconnue comme une condition sine qua non du développement durable. L’émancipation des pauvres, dont la majorité sont des femmes, particulièrement des femmes rurales, apparaît donc comme un élément nécessaire de toute stratégie de la préservation de l’environnement. Reconnaissant ce lien crucial, plusieurs Etats Membres ont incorporé des activités économiques exercées par les femmes dans leurs stratégies de préservation de l’environnement.
La Tunisie a lancé un projet pilote de lutte contre la désertification par l’amélioration des conditions de vie des femmes rurales. Plusieurs pays, dont le Mali et le Swaziland, luttent eux aussi contre la désertification avec la participation active des femmes.
A travers le soutien qu’il apporte au Fonds des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), le Canada a rendu possible la réalisation d’un projet au Mali pour former des femmes et leur fournir l’équipement et le crédit nécessaires afin de créer à Bamako une entreprise d’élimination des déchets qui procure actuellement des services d’enlèvement des ordures à 18 000 résidents.
El Salvador procure une assistance technique à la production de 334 000 jeunes arbres dans des pépinières communautaires confiées à des femmes.
Par l’intermédiaire de la Fondation Aga Khan, le Canada a aidé une organisation de femmes en Inde qui a assaini des friches improductives ravagées par la salinisation. Les femmes ont aussi créé leurs propres clubs d’épargne qui procurent de petits prêts à leurs membres et qui assurent le suivi de nouveaux projets d’approvisionnement en eau potable.
ARTICLES SIMILAIRES
- Comprendre la Violence Domestique en France
- Politique LGBT au Canada: Analyse approfondie
- Comprendre la Violence Domestique en France
- Politique LGBT au Canada: Analyse approfondie
- Comprendre la Violence Domestique en France
4 comments
[…] à un élargissement des perspectives, des choix et de l’autonomie – ce qui rapproche de l’objectif plus général de l’équité et de l’égalité entre les […]
[…] Le numérique est notre avenir. Que ce soit dans le domaine de l’économie, de l’emploi ou de l’éducation, le numérique est un facteur indispensable à l’évolution, au progrès et à la pérennité de notre société. […]
[…] La participation des femmes aux décisions relatives à la santé et à l’environnement s’exerce au bénéfice des individus, de la société et de l’environnement même.… […]
[…] à chaque instant, décider de ce que je veux faire de ma vie. Celle-ci est ouverte sur un futur qui est pour moi une page vierge à […]