La culture est l'un des leviers les plus importants à actionner pour réhabiliter et relancer l'économie tout en produisant du sens.
Par la grâce de l'hypertexte et des échanges sur Facebook, Twitter, Pinterest, l'effet "marabout-bout de ficelle-selle de cheval" joue à plein : le numérique constitue une matrice de découvertes inopinées et fortuites qui
représente le sel même de la culture. Internet provoque un effet boule de neige sur l'appétence de culture.
La culture est l'un des leviers les plus importants à actionner pour réhabiliter et relancer l'économie tout en produisant du sens.
Par la grâce de l'hypertexte et des échanges sur Facebook, Twitter, Pinterest, l'effet "marabout-bout de ficelle-selle de cheval" joue à plein : le numérique constitue une matrice de découvertes inopinées et fortuites qui
représente le sel même de la culture. Internet provoque un effet boule de neige sur l'appétence de culture.

Ce que nous appelons l’éducation chauvine du peuple français n’est que l’exaltation excessive de la grandeur de la France dans tous les domaines de la culture ou, comme disent les Français, de la “civilisation”. Un jeune Français n’est pas dressé à se rendre compte objectivement de la réalité des choses : son éducation lui montre, avec la vue subjective que l’on peut imaginer, tout ce qui a quelque importance pour la grandeur de son pays, en matière de politique et de civilisation. Une telle éducation doit toujours se borner à des notions d’ordre général très importantes. Et il est nécessaire qu’elles soient gravées dans le cœur et dans la mémoire du peuple par une constante répétition.
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La culture est la possibilité même de créer, de renouveler et de partager des valeurs, le souffle qui accroît la vitalité de l’humanité. (…)

Au contraire de l’Européen classique, le Négro-Africain ne se distingue pas de l’objet, il ne le tient pas à distance, il ne le regarde pas, il ne l’analyse pas. Il le touche, il le palpe, il le sent.
Le bonheur ne s’acquiert pas, il ne réside pas dans les apparences, chacun d’entre nous le construit à chaque instant de sa vie avec son cœur.
On ne peut pas peindre du blanc sur du blanc, du noir sur du noir. Chacun a besoin de l’autre pour se révéler.
Comme dans la vie, les contraintes coexistent partout : dans l’organisation sociale et la vie affective, les échanges entre individus. Vivre et réaliser la contradiction, voilà l’essentiel.
Une langue contient non seulement une forme d’éducation, de culture, mais aussi des éléments constitutifs d’une société : gestion des émotions, code de politesse.
La culture est un antidote à la violence, car elle nous invite à la compréhension d’autrui et féconde la tolérance, en nous incitant à partir à la rencontre d’autres imaginaires et d’autres cultures.
On refuse d’admettre le fait-même de la diversité culturelle; on préfère rejeter hors de la culture, dans la nature, tout ce qui ne se conforme pas à la norme sous laquelle on vit.
La liberté intellectuelle est la seule garantie d’une approche scientifique et démocratique de la politique, du développement économique et de la culture.
Alors que nombre d’observateurs estiment que la croissance de l’Afrique dans les équilibres globaux sera un processus inéluctable au XXIe siècle, nous devons nous emparer de la question de la culture africaine. Il me paraît réducteur de considérer que la croissance de notre continent, dans son immensité et sa diversité, ne puisse passer que par un simple développement économique ou géopolitique.
Ou plutôt, il serait absurde de croire que ces deux phénomènes puissent être distincts d’une culture florissante qui aurait toute sa centralité dans nos sociétés.
L’Afrique, source d’inspiration
La culture classique reste une valeur essentielle, mais la plus-value qu’on en retire, pour soi et aux yeux des autres, a baissé à la bourse de l’humanisme.
Le continent africain est riche d’un patrimoine culturel varié dont l’influence sur la culture mondiale n’est plus à démontrer. Les musiques africaines, par une circulation des traumatismes terribles que nous avons subis durant notre histoire, ont inspiré presque tous les styles musicaux qui s’épanouissent sur la planète.
Les arts africains ont eu une influence décisive dans la révolution esthétique qui, au début du XXe siècle, a vu émerger l’art moderne en Europe et aux États-Unis. Enfin, notre continent est riche de lieux et de monuments qui, à l’image de Tombouctou, ont été – et demeurent – de véritables phares pour l’humanité.
Nous devons retrouver la fierté de ce passé en le mettant en valeur par une vraie politique de conservation du patrimoine et en continuant d’œuvrer pour le retour des œuvres qui ont été arrachées au continent africain pendant la période coloniale.
Retrouver le patrimoine de l’Afrique…
Ce retour vers le patrimoine est nécessaire. C’est la fondation d’une renaissance culturelle du continent africain qui doit nous faire œuvrer pour le présent et pour l’avenir. Le futur de l’Afrique s’incarne dans notre jeunesse qui, partout sur le continent, est la première de nos richesses.
Incroyablement créative, cette jeunesse s’incarne dans tous les domaines. Musiciens, danseurs, peintres ou créateurs de mode : il n’est pas un art dans lequel ne s’expriment pas des talents africains.
Alors que la révolution digitale a donné les moyens aux jeunes Africains de faire connaître leur travail avec une célérité et un écho inédit dans l’histoire de la culture globale, nous devons tout faire pour lui donner les moyens de s’épanouir artistiquement et économiquement sur le continent qui les a vus naître. Aujourd’hui, le constat est sombre.
Nos artistes sont mal protégés et mal accompagnés par les États, alors même que le secteur de la culture peut être lucratif et participer au développement économique du continent. Bien plus, une culture brillante est un élément de prestige, un facteur d’attractivité pour nos villes – et une manière d’attirer chez nous un tourisme différent, respectueux de ce qui nous constitue, de cet esprit dont parlait Senghor.
La culture n’est pas une marchandise. Les peuples veulent échanger leurs biens mais ils veulent garder leur âme.
Pour lui redonner tout son souffle, toute sa puissance
La culture est la force humaine qui découvre, dans le monde, les exigences d’un changement et lui en fait prendre conscience.
Prenons conscience de l’immense opportunité qui s’ouvre devant nous. Le XXIe siècle inquiète. Les bouleversements de la révolution digitale ont été un formidable relais de croissance.
Ils ont aussi déboussolé nos sociétés et déstabilisé nos organisations politiques. Partout sur la planète, des femmes et des hommes regardent l’avenir avec inquiétude. La culture africaine – ses arts, ses coutumes, son lien profond au dialogue et à l’interpersonnalité – peut apparaître comme une réponse à ces peurs et à cette anxiété qui s’expriment partout sur la planète.
Notre voix peut être l’une de celles qui définiront le XXIe siècle en redonnant au monde un sens qu’il semble avoir perdu. Pour cela, engageons-nous de manière résolue. La culture africaine ne prospérera que si nous lui donnons les moyens d’y parvenir. Prenons cette ambition au sérieux, c’est l’une des conditions de la renaissance de l’Afrique.
4 thoughts on “La culture nouvelle commence là où le travailleur et le travail sont traités avec respect”
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