
Les faits dénoncés, qui visent l’animateur phare de RMC et BFMTV, se seraient produits dans la piscine d’un hôtel de luxe de Calvi, en 2013. Une enquête a été ouverte ce mardi, indique le parquet de Paris.
Les faits remonteraient à 2013. Ils se seraient déroulés dans un hôtel cinq étoiles de Calvi, en Corse. Alors en poste à BFMTV, la jeune journaliste est invitée à l’Open de Calvi, un concours de pétanque, par Alain Weill, le patron de la chaîne. La jeune femme a travaillé «pendant plusieurs années» avec Bourdin sur RMC et entretenait une relation professionnelle conflictuelle. Elle affirme que celui-ci «l’a saisie par le cou et tenté de l’embrasser à plusieurs reprises» dans la piscine de l’hôtel, selon le récit du Parisien, qu’a confirmé l’avocate de la plaignante, Me Laure Heinich, auprès de l’AFP.
Les faits pourraient être prescrits, mais une enquête pour des soupçons d’agression sexuelle a été ouverte après la plainte qu’a déposée une ancienne journaliste de BFMTV/RMC contre le journaliste Jean-Jacques Bourdin, indique ce mardi le parquet de Paris.
Le Parisien révélait samedi matin qu’une plainte pour agression sexuelle avait été déposée mardi 11 janvier au commissariat du XVIe arrondissement de Paris à l’encontre de Jean-Jacques Bourdin par une ancienne journaliste de RMC et BFM. L’animateur de 72 ans, tête d’affiche du groupe depuis plus de vingt ans, y mène l’interview politique du matin. Il conteste toute agression.
Enquête interne diligentée
«Dans un souci de transparence, Altice Media fait diligenter une enquête interne pour s’assurer qu’aucun fait de ce type n’a été porté à la connaissance des managers ou collègues des intéressés (plaignante et mis en cause), annonce le groupe. Nous suivons avec la plus grande attention les éventuels développements de cette affaire et nous prendrons toutes les mesures qui pourraient s’imposer en fonction de son évolution.»
Dimanche, le groupe Altice Media, propriétaire de RMC et BFMTV, a annoncé lancer une enquête interne sur les faits allégués. «Nous apprenons par voie de presse l’existence de cette plainte. Nous nous sommes entretenus avec Jean-Jacques Bourdin qui a vigoureusement contesté les faits dénoncés», fait savoir le groupe dans une déclaration.
«Je ne suis plus une jeune journaliste effrayée de perdre mon poste»
Contacté par le Parisien, Jean-Jacques Bourdin, défendu par Me Jacqueline Laffont, admet une partie des faits. «Je connais cette personne, et j’ai travaillé avec elle. Je reconnais m’être baigné avec elle dans la piscine de cet hôtel. Mais je n’ai jamais tenté de l’embrasser de force, ni elle, ni jamais personne d’autre», assure l’animateur.
Après s’être débattue, la journaliste serait parvenue à sortir de la piscine. Et Bourdin de lui lancer : «J’obtiens toujours ce que je veux.» Des mois de «mails et SMS insistants» auraient suivi. «Il faut que les hommes de pouvoir se posent la question de l’autorité qu’ils exercent sur les femmes quand ils tentent d’obtenir des faveurs sexuelles, puisque bien sûr cette histoire d’autorité réduit les femmes au silence. C’est pour ça qu’elle a mis plusieurs années à déposer plainte», commente Me Laure Heinich.
«Je ne suis plus une jeune journaliste effrayée de perdre mon poste et je sais que je n’avais pas à subir ce que j’ai subi, affirme au Parisien la jeune femme, qui préfère pour l’heure rester anonyme. Aujourd’hui, je suis rangée, apaisée. Mais pendant des années, je suis allée travailler avec la peur au ventre, complètement stressée. Je porte plainte avec la conviction que d’autres femmes sont concernées.» Le quotidien affirme que deux autres femmes pourraient venir témoigner auprès des enquêteurs de faits similaires dans les prochains jours, des «témoignages de contexte».
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