Il est difficile de cacher longtemps un feu qui couve en secret

Il est difficile de cacher longtemps un feu qui couve en secret

J'ai longtemps caché ma pauvreté. Puis j'ai caché ma richesse. Aujourd'hui, je n'ai plus rien à cacher. Si la politesse nous fait cacher ce que nous pensons, elle ne nous oblige pas à dire ce que nous ne pensons pas. Je ne puis jamais prendre sur moi de dire qu’un portrait est ressemblant lorsque je le trouve manqué ; je ne puis dire à quelqu’un qu’il a chanté juste lorsqu’il vient de m’écorcher les oreilles.

Le cours immense du temps met à découvert ce qui était caché, et renferme dans la nuit ce qui paraissait au jour. La vérité ne saurait jamais rester cachée.

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Mon but est de capturer ce qui se cache sous la surface. Il y a une histoire derrière chaque visage, chaque paysage, chaque nature morte. Il y a une âme dans chaque sujet, et quand mon appareil et moi réussissions à nous exprimer pleinement, quand nous travaillions vraiment ensemble, nous arrivions à la capturer.

Chacun a ses fantômes. Plus ou moins gênants, plus ou moins envahissants, plus ou moins agréables à croiser. Je suis loin d’être le seul, chacun cache le sien qui finit par se trahir si on y regarde bien.

Parfois, vos amis vous règlent votre compte, avec des paroles violentes qui vous blessent. Mais parce qu’ils visent juste, parce qu’ils voient en vous ce qu’il y a de plus caché, vos amis vous disent : « C’est parce que je t’aime que je vois le visage que tu voudrais dissimuler. Et tout en voyant ce visage, je continue de t’aimer. De t’aimer mieux peut-être, t’aimer en meilleure connaissance de cause. Parce que toi et moi nous sommes pareils, des frères et sœurs d’actes inavouables. » Lorsqu’ils agissent ainsi, vos amis vous attachent à eux d’une façon bien plus forte que ne le feraient toutes les déclarations d’amour.

C’est vrai. On aurait pu. Tu sais. On aurait pourtant pu s’aimer sans en crever. On aurait pu essayer d’être un couple d’une niaiserie rare, il paraît que l’amour rend con, on aurait eu une excuse. Se cacher dans des petits endroits secrets pour se bécoter, parce que bien sur, pas de sexe, ou alors ne surtout pas en parler, c’est méga tabou une vraie relation d’amour. On pourrait aussi devenir une bande de vaseux pathétique à se regarder dans le blanc de l’œil pendant une éternité, s’écrire des mots doux et se faire des sourires douteux de mièvrerie.

Oh oui, ce que ça serait beau ça aussi… Mais j’avoue que ça n’aurait aucun intérêt. Quand on aime, c’est pour mourir d’amour. C’est pour se brûler les sens jusqu’au petit matin et regretter ensuite.

C’est se cracher au visage et croire qu’on ne s’aime plus et se jeter l’un sur l’autre comme si le monde allait s’écrouler et qu’on voudrait pas crever ailleurs que dans nos bras. Dans nos étreintes de satin, à hurler à la pleine lune, nos maux d’amour.

C’est se mentir et se dire qu’on arrête de se voir. C’est pleurer. Annoréxier sa vie de nos mensonges. Vomir l’hypocrisie de quand on se croise dans la rue. C’est se croiser et se sourire comme si de rien n’était. Tu vois, comme ça, ça serait le summum de l’hypocrisie, on pourrait presque dire de l’horreur, parce qu’on le ferait, par jeu, de s’arracher le cœur à pleines mains, avec une volonté terrifiante de souffrir plus que l’autre, de se mordre au cœur avec froideur comme si rien n’était vrai, ou plutôt comme si on avait voulu que rien ne soit vrai tout en sachant qu’on ne pourra que crever si c’était un rêve.

Le déshonneur qu’on attache dans le monde aux fautes de l’amour, n’atteint que les femmes qui ne peuvent point le cacher sous des robes de soie.

 Il est difficile de cacher longtemps un feu qui couve en secret
@dianaunlimitedfaunesetfemmesmagazines / Il est difficile de cacher longtemps un feu qui couve en secret

Nous agissons toujours sous la pression de la nécessité, mais celle-ci sait bien se cacher. Elle se cache dans l’ombre de notre ignorance. Notre ignorance de l’inconscient qui nous guide, celle de nos pulsions et de notre apprentissage social. Aimer d’amour. Aimer un homme. Aimer une femme. Un jour, on perd cet être aimé, désiré, avec une séparation, avec la mort. Et ça fait mal, ça fait toujours mal, ça arrache un bout de soi.

J’ai compris que le mal, dans cette vie, ce n’étaient pas les échardes acérées qui vous piquent et vous blessent, mais le doux appel de l’amour auquel on fait la sourde oreille. On peut ne pas faire bien le bien, on peut ne pas faire amoureusement l’amour, et on peut ne pas méchamment faire le mal. Rien de ce que l’on fait n’assure de la manière dont on le fait, ni de ce qu’on est.

Est il nécessaire de salir l’autre que l’on n’aime plus pour se dédouaner de notre trahison ? Est il nécessaire de détruire celui dont on ne veut plus pour prouver au nouvel amour qu’on a bien tourné la page ? Est il utile de trahir l’un et le piétiner pour rassurer l’autre ? l’amour n’a t il que des CDD a offrir, ou de l’intérim pour justifier la rupture de contrat ?

Comme il n’est pas aisé de cacher le feu, il n’est pas facile de cacher l’amour.

L’amour, ce n’est pas l’amour. Et la conscience sert d’un agent réitérateur de cette vérité que nous tentons vainement de cacher. L’amour a un caractère si particulier qu’on ne peut le cacher où il est, ni le feindre où il n’est pas.

L’acte d’amour le plus parfait est le sacrifice, cacher ses sentiments pour pouvoir être bon ami. Je t’aime et je crois que je t’aime depuis que nos regards se sont croisés mais si ce que tu veux c’est que je te laisse tomber alors je vais le faire.

Il faut savoir quitter la table, lorsque l’amour est desservi, sans s’accrocher l’air pitoyable et partir sans faire de bruit. Il faut savoir cacher sa peine, sous le masque de tout les jours et retenir les cris de haine qui sont les derniers mots d’amour. Il faut savoir rester de glace et taire un cœur qui meurt déjà. Il faut savoir garder la face… Personne n’allume une lampe pour la cacher derrière la porte : le but de la lumière, c’est d’apporter d’avantage de clarté autour de vous, de vous ouvrir les yeux, de vous montrer les merveilles qui vous entourent. Personne n’offre en sacrifice son bien le plus précieux : l’amour. Personne ne confie ses rêves à des individus destructeurs.

On dit souvent que le temps guérit toutes les blessures. Je ne suis pas d’accord. Les blessures demeures intacts. Avec le temps notre esprit afin de mieux se protéger, recouvre ses blessures de bandages, et la douleur diminue… mais elle ne disparaît jamais.

Les blessures physiques sont les moins importantes. On en guérit. Elles ne laissent que des cicatrices oubliables. Plus préoccupantes sont les blessures affectives. Elles peuvent s’infecter, et rester longtemps douloureuses. Plus graves que toutes enfin sont les blessures du rêve. Celles-là peuvent gâcher toute une vie.

Ce n’est pas faux de dire que le temps guérit toutes les blessures, au niveau physique la guérison commence instantanément et c’est notre corps qui fait le travail. Mais lorsqu’il s’agit des relations humaines certaines blessures se cicatrisent en une journée d’autres restent vives pendant toute notre vie. Parfois nous devons nous guérir nous même et parfois notre vraie tâche c’est de guérir les autres.

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