L’adolescence est généralement décrite comme une phase de transition entre l’enfance et l’âge adulte, mais les modalités de passage de l’adolescence vers l’âge adulte se sont progressivement désagrégées : il n’y a plus de rituels installés. Aujourd’hui, avec la massification scolaire et l’allongement des études, il est difficile de fixer les bornes d’âge qui encadrent l’adolescence : on parle de préadolescence dès 11 ans et de postadolescence jusqu’à 17 ans ; ce n’est même plus la puberté qui détermine ce stade. Dans cet ouvrage, nous nous attacherons à la tranche d’âge des 12-17 ans
LE DIVERTISSEMENT |
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A. Qu’est-ce que le divertissement? B. Le divertissement est-il la chose la plus importante? A. Qu’est-ce que le divertissement? 1. Qu’est-ce que le divertissement? On peut appeler divertissement n’importe quelle activité agréable qui sert de repos, parce qu’elle n’est pas obligatoire, et qui interrompt le travail habituel. Se divertir un peu est quelque chose de bon et nécessaire puisque l’homme a besoin de repos pour restaurer les forces physiques et mentales. 2. Pourquoi le divertissement? Par le divertissement, on peut chercher à:Vis-à-vis de soi-même: se reposer, alléger la fatigue du corps et de l’esprit pour mieux travailler ensuite. Améliorer la formation personnelle. Développer quelques talents.Vis-à-vis des autres: leur rendre un service différent du service habituel, créer des nouvelles amitiés ou les entretenir.Vis-à-vis de Dieu: chercher une plus grande proximité grâce à un rapport plus détendu, sans les préoccupations habituelles. 3. L’alcool, le sexe, la drogue sont-ils des divertissements? Ils ne sont nullement divertissants. Ils procurent du plaisir ou entravent l’usage de la raison, mais l’homme ne se repose pas ainsi, et comme il alimente l’égoïsme, son cœur se détériore. 4. Est-il mieux de travailler ou de se divertir? Les deux choses sont bonnes et nécessaires, chacune d’elles en son temps. Pour les petits enfants, le divertissement occupe la plus grande place. Lorsqu’il acquiert la maturité, l’homme comprend la grande importance du travail. Par contre, penser seulement à se divertir empêche la formation de la personnalité. 5. Le divertissement rend-il l’homme heureux? Il y a trois cas de figure:Le divertissement raisonnable: il repose l’homme et contribue au bonheur.Le divertissement exclusif: il ne rend pas l’homme heureux car il lui manque l’équilibre du travail. Le cœur humain a besoin de développer ses talents et servir les autres.Les faux divertissements (alcool, sexe, drogues): ils ne reposent ni ne divertissent, mais plutôt ils rabaissent la dignité de la personne. 6. Caractéristiques d’un divertissement correct? Il y a quelques conditions qui caractérisent la distraction correcte:Le divertissement doit être conforme à la dignité humaine.- Tout ce qui est divertissant ne se convertit pas en quelque chose de bon. On doit seulement accepter les distractions adéquates à la dignité d’un enfant de Dieu. Les divertissements immoraux doivent être rejetés. Cela est évident.Le divertissement ne doit pas être obligatoire ni réduire en esclavage.- Nous sommes devant quelque chose d’assez élémentaire et qui s’inclut dans le concept de divertissement: ce qui est obligatoire et ce qui réduit en esclavage ne sont pas divertissants. Du moment où le divertissement devient obsessionnel, il perd son charme et ne repose plus. Cette obsession de s’amuser arrive souvent chez les personnes -pas seulement jeunes- qui manquent d’idéaux ou n’ont pas découvert la grandeur du travail.Le divertissement doit occuper sa place dans l’échelle des valeurs. – Parmi les activités que nous réalisons, il y a certaines plus urgentes, d’autres plus importantes, certaines plus nécessaires, d’autres plus accessoires. Une personne équilibrée réussit à organiser son temps selon une échelle de valeurs, en donnant priorité aux tâches qui méritent d’occuper réellement les premières places dans notre dévouement. Un peu d’ordre est nécessaire.Le divertissement n’est pas la chose la plus importante de la vie et ne doit pas passer avant les autres choses, mais plutôt occuper sa place secondaire dans une vie équilibrée. Nous parlerons dans les lignes qui suivent.Le divertissement doit être modéré. Ni une servitude, ni absorbant, ni principal. C’est pourquoi, il doit être modéré, en tenant en compte des autres occupations. B. Le divertissement est-il la chose la plus importante? 1. Le divertissement est-il la chose principale de la vie? Non. Nous les hommes nous ne sommes pas des êtres inutiles ni ne désirons l’être. Nous voulons atteindre des buts, des idéaux ; nous cherchons des résultats dignes de valeur pour cette vie et pour la vie future. Ces objectifs sont atteints moyennant l’effort. Un effort qui, de façon secondaire, a besoin d’un peu de repos. Cependant, le plus important n’est pas le repos mais plutôt l’idéal que l’on désire atteindre. Le divertissement ne doit pas être la chose la plus importante de la vie, mais plutôt quelque chose qui convient pour une autre chose, même par définition. 2. Par définition? Le concept même de divertissement comporte le fait que nous sommes devant quelque chose de secondaire:Le divertissement inclut en soi la notion de repos, et le repos va de pair avec une fatigue préalable.Le divertissement inclut un changement d’activité pour s’occuper de quelque chose de différent -varié- de l’habituel. Mais cela requiert qu’il existe un travail habituel. Le divertissement n’est pas nécessaire par lui-même, mais pour mieux travailler ensuite.S’il y a seulement des vacances, il n’y a pas de vacances. S’il y a seulement des fêtes, il n’y a pas de fêtes. Vacances, fêtes et divertissement exigent des jours de travail, et ils ont un sens seulement après. C’est quelque chose de secondaire. Le vrai divertissement réclame un travail préalable qui oriente et donne une valeur au repos.De fait, si l’on s’amuse de façon continuelle, les divertissements finissent par lasser et il se produit un cercle vicieux: pour sortir de la lassitude, on cherche des émotions plus fortes, qui fatiguent de nouveau, et ainsi de suite ; et ce, parce que la solution n’est pas davantage d’amusements, mais plutôt davantage de travail. Un travail qui puisse donner un sens au repos. (Naturellement, il faudra également chercher le sens du travail, mais cela est un autre sujet). Le divertissement exclusif ne rend pas l’homme heureux parce qu’il lui manque l’équilibre du travail. 3. Durant la jeunesse, le divertissement est-il ce qui est principal? Le divertissement n’est la chose principale à aucun moment de la vie, de la même manière que le repos n’est pas non plus le plus important. Sont plus importants le travail, l’étude, la prière, la culture, le service aux autres… Le divertissement et le repos sont seulement nécessaires pour ensuite mieux profiter du temps. 4. Mais celui qui ne se divertit pas durant sa jeunesse, il gaspille sa vie? Il ne gaspille pas sa vie, il l’emploie plutôt à d’autres choses. Ce qu’il perd c’est quelques moments de divertissement. En revanche, s’il se dédie principalement au divertissement, il perdrait des heures de travail, de prière, de service… Il faudra choisir les priorités. |

On trouve les mêmes difficultés à définir le début de l’âge adulte qui est normalement déterminé par la majorité à 18 ans. Les crises économiques successives ont accru les épreuves que rencontrent les jeunes pour acquérir leur autonomie et indépendance économique, intégrer le monde du travail, trouver un logement. Les jeunes adultes face à ces aléas ont ainsi des « itinéraires zigzagants Van de Velde C., Devenir adulte. Sociologie comparée de la… ». Le caractère mouvant de leur parcours bouleverse les catégories traditionnelles : « Il semble qu’à défaut de régler la place des jeunes, on recule les limites de leur reconnaissance comme adultes. Cette incapacité de nos sociétés à gérer le passage de l’enfance à l’âge adulte pourrait, de fait, constituer une nouvelle définition de l’adolescence
En effet, ce qui est de moins en moins pris en compte c’est l’importance de l’informel dans la construction et la socialisation des adolescents : « Ce serait ce qui n’est pas normé, organisé, pensé en tant que tel par les institutions mais que les individus investissent en conférant ainsi des rôles, des fonctions et des enjeux singuliers et sociaux aux espaces et aux temps laissés vacants
Cette atmosphère de sérénité permet aux parents de s’entretenir ouvertement avec leurs enfants de la façon dont ils emploient leur temps libre, en manifestant toujours un véritable intérêt, sans confrontation ni situation gênante vis-à-vis des autres membres de la famille. De la sorte, ils éviteront de céder à la rhétorique du sermon — toujours peu efficace —, ou à celle de l’interrogatoire — habituellement désagréable —, tout en leur inculquant « les critères de jugement, les valeurs déterminantes, les points d’intérêt, les lignes de pensée, les sources inspiratrices et les modèles de vie » qui sont le fondement d’une vie épanouie. Des occasions ne manqueront pas de renforcer les bonnes attitudes ; peu à peu, les parents pourront découvrir les milieux où évolue chacun de leurs enfants et la personnalité de leurs amis.
Sans doute est-il préférable de chercher des solutions à un problème avec deux ans d’avance plutôt que de le résoudre un jour trop tard. Si les parents ont éduqué leurs enfants aux vertus dès leur plus jeune âge, si ceux-ci les ont sentis tout proches d’eux, il leur sera plus facile de les aider au moment des défis de l’adolescence. Cependant, certains parents pourront penser qu’ils ne sont pas intervenus à temps. Quelles qu’en soient les raisons, ils n’arrivent pas à proposer un dialogue constructif et n’obtiennent pas que leurs enfants acceptent certaines règles. Que faire si cela arrive et s’ils se laissent aller au découragement ? C’est le moment de se rappeler que le travail des parents n’a pas de date de péremption, d’être convaincu qu’aucun propos, aucun geste d’affection, aucun effort visant l’éducation des enfants n’est inutile. Tous, aussi bien les parents que les enfants, veulent une deuxième, une troisième, voire une énième chance et ils en ont besoin. Nous pourrions dire que la patience est à la fois un droit et un devoir de chaque membre de la famille : que les autres soient patients avec nos défauts et que nous le soyons avec les leurs.

Il ne faut pas oublier que le cœur de beaucoup de jeunes bat très fort pour un idéal capable de les enthousiasmer. Avoir des amis, c’est être généreux, partager. Les jeunes se mettent en quatre pour leurs amis et, souvent, ils n’ont pas eu l’occasion de découvrir que Jésus est le Grand Ami. Le bienheureux Jean Paul II expliquait, au terme de la XVe Journée Mondiale de la Jeunesse, que le Christ « aime chacun de nous de façon personnelle et unique dans la vie concrète de chaque jour : dans la famille, parmi les amis, dans les études et au travail, dans le repos et dans les distractions ». Il ajoutait que notre société de consommation, si hédoniste, a le besoin urgent d’un témoignage de disponibilité et de sacrifice pour les autres : « Les jeunes en ont besoin plus que jamais, eux qui sont souvent tentés par les mirages d’une vie facile et confortable, par la drogue et l’hédonisme, pour se trouver ensuite dans la spirale du désespoir, du non-sens, de la violence.
La jeunesse s’affirme dans les représentations collectives comme une période clairement identifiée entre l’enfance et l’âge adulte. Cette reconnaissance sociale d’une classe d’âge s’explique aisément par différents facteurs, comme l’allongement de la durée des études, les relations nouvelles entre parents et adolescents dans un cadre de vie urbain ou encore la promotion de l’image de la jeunesse dans la publicité et les médias. Mais l’affirmation de la jeunesse se double également de la revendication d’une culture spécifique. Le jeune se distinguerait des autres classes d’âges par une culture commune, qui dépasserait les clivages sociaux. Conséquence de l’émergence de la culture de masse, cette « culture jeune », d’abord musicale, ensuite cinématographique et audiovisuelle, est l’un des aspects les plus marquants de l’histoire culturelle du monde occidental dans la seconde moitié du XXe siècle — au même titre que l’émergence de la « culture de masse ». Et pourtant, à la différence des spécialistes d’autres sciences sociales, les historiens du « temps présent » ont assez peu investi ce domaine. Cette brève présentation historiographique tentera d’expliquer cette lacune puis dégagera, en guise de conclusion, de nouvelles pistes de recherches.
La culture relève d’un registre totalement différent, il ne s’agit pas de s’abstraire, de s’oublier, de se détourner, mais au contraire de penser, d’agir, de s’engager, de se projeter, de se construire. La culture n’est pas évasion mais action.
Logiques et finalités différentes
Culture et divertissement ressortissent à des logiques et des finalités différentes. Le besoin de se divertir, de tout temps, fut et reste un besoin légitime et salutaire même, surtout quand le quotidien n’est pas rose. Il constitue souvent une pause salvatrice, un moment nécessaire pour s’échapper et se soustraire, quelque temps, aux contraintes et aux servitudes réelles de l’existence. Oui, nous avons besoin, quelquefois, ou plus souvent parfois, de nous « déconnecter pour ne pas péter les plombs », de faire le vide, mais il nous incombe en tant que citoyens de sortir de cette léthargie passive, douillette et au fond rassurante. La culture relève d’un registre totalement différent, il ne s’agit pas de s’abstraire, de s’oublier, de se détourner, mais au contraire de penser, d’agir, de s’engager, de se projeter, de se construire. La culture n’est pas évasion mais action. Elle n’est pas un avoir capitalisable, comptabilisable, qui se mesurerait en nombre de livres, de CD, mais elle est ce processus qui nous conduit à sortir, à aller à la rencontre de l’autre, de l’inattendu, du surprenant, du déroutant, du dérangeant. Le divertissement ne nous bouscule pas, ne nous dérange pas, c’est sa raison d’être. Comme le dit si bien l’écrivain Charles Juliet : « L’art dont on dit souvent qu’il est un divertissement, est au contraire une manière de se forcer à voir, à voir les choses essentielles qui font peur et dont on se détourne. L’art est cet affrontement. » Amalgamer culture et divertissement conduit à réduire la culture à un simple divertissement qui pervertit l’essence même de ce qu’est la culture, c’est lui limer bec et ongles, la décerveler, la ramener à un joyeux passe-temps édulcoré et par conséquent inoffensif. Ce n’est pas en condamnant ou en méprisant les divertissements que l’on fera avancer la cause de la culture et la mise en œuvre de politiques culturelles réellement émancipatrices. C’est en reconnaissant la singularité du statut de l’un et de l’autre que nous en mesure d’éviter les confusions, les amalgames. La culture n’est pas plus un divertissement que le divertissement n’est culture. Ceci étant dit, hâtons-nous de rendre les divertissements davantage culturels, et la culture divertissante souvent.