Entre la mode et le genre : trans, beauté et goilre

2020 aura vu les mannequins androgynes, la mode homme/femme indifférenciée et le flirt avec l’homosexualité secouer marques, journaux, podiums… Il y a 9 mois, la naissance du faunes et femmes magazine célébrait les prémices d’une ouverture à ce qui ne s’appelait pas encore le gender fluid. Un retour en grâce synonyme de progrès ?

Promotion de la liberté sexuelle, toilettes pour tous, acceptation médicale, avatars virtuels sans genre, projets artistiques rejetant les codes, égéries cosmétiques… Présentation de quelques exemples d’une identité « transgenre » aujourd’hui en pleine émergence. Le deuxième article d’une série consacrée par Faunes et Femmes Magazine aux tendances de société et de consommation. 

SEX IN PROGRESS

La mode a toujours aimé, et s’est toujours employée à redéfinir, le concept même de beauté, à brouiller les pistes et jouer avec le genre et l’androgynie : de Coco Chanel, qui a jeté le corset aux orties, à Tom Ford qui, dans les 90’s, a imposé une sexualité conquérante et sans tabous (porno chic à l’appui) ; d’Yves Saint Laurent, qui a redéfini la notion de vestiaire féminin en puisant largement dans la garde-robe masculine, à Hedi Slimane qui, sur les traces du maître, a mélangé les codes du masculin et du féminin ; de Jean Paul Gaultier qui a fait porter des jupes aux hommes jusqu’à des stylistes plus jeunes et contemporains comme J.W. Anderson ou Alessandro Michele, pour qui la séparation hommes / femmes qui perdure dans la mode n’est plus pertinente…

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Bien sûr, l’actuel “phénomène” transgenre ne concerne pas que la mode, et déborde depuis longtemps sur la pop culture, qui s’est prise pour lui de passion comme rarement, faisant écho à un débat autant politique que sociétal. En témoigne le succès médiatique du documentaire I Am Cait suivant la transformation de l’ex-champion olympique devenu Caitlyn Jenner, et la manière dont sa transition a affecté son entourage, ou encore la série vedette de Netflix Orange Is the New Black, dont l’actrice principale et transgenre Laverne Cox s’est retrouvée en couverture du très vénérable magazine Time. Citons également le film The Danish Girl et la performance d’Eddie Redmayne, le changement de nom et de sexe du leader du groupe Antony & The Johnsons devenue la chanteuse Anohni, la nouvelle série Transparent qui buzze, ou le succès de la chaîne Youtube de Jazz Jennings qui, du haut de ses 16 ans, s’est imposée comme l’une des voix les plus puissantes au sein d’une minorité qui réclame des droits élémentaires.

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La beauté traditionnelle dite « genrée » s’affadit pour laisser place à une représentation plus floue, plus fluide aussi, des identités sexuelles. Certains parlent d’« ambiguïté », d’autres d’« indéfinition », pour qualifier le phénomène selon lequel les uns empruntent les codes des autres et inversement. Petit à petit, la frontière entre hommes et femmes s’évapore : l’approche binaire classique devient caduque et on parle désormais d’individu, d’identité, de personnalité. La notion de gender fluid, très en vogue dans les médias et dans les secteurs de la mode et de la beauté, s’explique par la possibilité d’exister sous des identités multiples ou bien sous aucune forme d’identité, comme une sorte de neutre.

Même la sitcom Amour, gloire et beauté a planifié le mariage du personnage transgenre joué par Karla Mosley, et Google, qu’on ne peut pas forcément taxer de progressiste, a produit la vidéo de la transition d’un transgenre pour promouvoir Google My Business, sa sous-division affaires ! 

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IT-BAG POLITIQUE 

Depuis une dizaine d’années, dans la continuité des luttes LGBT et parallèlement à l’émergence de la théorie du genre, les droits des personnes transgenres sont de tous les agendas politiques. Pour mémoire, être transgender consiste pour une personne à s’identifier, au moins en partie, au sexe opposé à celui de sa naissance, sans nécessairement subir de chirurgie de réattribution sexuelle.

Ainsi, est considérée comme transgenre toute personne qui rejette tout ou partie de son identité sexuelle de naissance et qui ne s’identifie pas aux règles des genres masculins et féminins traditionnels, une définition aux contours flous dans laquelle on peut placer aussi bien les travestis, les transsexuel(le)s, que les personnes se définissant comme queer, du troisième sexe ou intersexuées.

Longtemps, et historiquement, le corps transgenre a été perçu comme celui d’un freak, d’un monstre ou d’une anomalie de la nature, une image largement renforcée par nombre de discours féministes, psychiatriques et psychanalytiques. Des clichés enterrés par les droits réclamés et obtenus en fonction des pays (comme la liberté de changer d’état civil), la prise en charge des traitements hormonaux, la suppression de la notion de sexe sur les papiers d’identité, l’accès aux traitements hormonaux et à la chirurgie de réassignation sexuelle pour ceux qui le désirent, la transformation du cloisonnement homme / femme traditionnel des toilettes publiques, le choix de son identité de genre, etc.

Des revendications politiques et sociales rendues possibles par l’émergence d’intellectuels, de militants et d’artistes transgenres qui se sont réapproprié un discours qui leur avait été confisqué, mais aussi par l’édification de figures transgenres populaires, reconnues, désirables, esthétisées et valorisées. Des rôles modèles en quelque sorte, qui représentent des médiations positives, notamment pour les plus jeunes. Car la présence de ces nouvelles stars en couverture des magazines de mode ou en héroïnes de série à succès ne doit pas masquer la triste réalité. À savoir que, pour la majeure partie des personnes transgenres dans le monde, le quotidien est tout autre et tient plus de la survie face aux violences subies que des paillettes de Hollywood.

Une réalité que rappelle souvent Andreja Pejic, citant l’histoire de Tara Hudson, cette Américaine de 26 ans, emprisonnée pendant un an dans une prison pour homme, et ce malgré son opération chirurgicale de réattribution sexuelle, juste parce que ses papiers d’identité mentionnaient “homme” à la case “sexe”. Car si l’agenda des transgenres est pop, il est aussi, et heureusement, politique.

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Changement de paradigme, les transgenres sous les spotlights cumulent à la fois le rôle de portemanteau et de porte-parole, à l’image d’Andreja Pejic, qui a fait le pont avec élégance entre la futilité supposée de la mode et le militantisme, avec son discours percutant sur la gender fluidity aux TedxTalks.

Ou comme Hari Nef, récompensée d’un Award pour son rôle dans la série Transparent et qui, invitée à la Maison Blanche où elle est arrivée vêtue d’une robe Gucci turquoise à 7 000 dollars, a martelé son discours pour l’acceptation des transgenres par la société américaine, rappelant avec justesse que l’émergence et la récente visibilité des mannequins trans coïncidaient avec une augmentation des violences à leur égard. Les transgenres aujourd’hui dans la lumière n’ont heureusement pas laissé leur sens du militantisme dans leur it-bag et s’emploient, profitant de leur statut médiatique, à redéfinir la notion fragile et mutante de beauté, ouvrant la porte step by step, sur un monde qui prendrait en considération la fluidité sexuelle, mais aussi de couleur peau, d’âge, de nationalité, de corpulence, et de milieu social, redéfinissant ainsi l’idée même du corps comme vecteur de liberté. Une manière de résumer sur le catwalk – gros plan face caméra – ce que Caitlyn Jenner laissait entendre lorsqu’elle déclarait : “Je ne fais pas tout ça pour être sous la lumière des projecteurs, mais tout simplement pour enfin vivre”. 

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Diana Unlimited Publication http://dianaunlimited.fr

Diana Abdou 30 ans de Sainte-Ruffine, Je suis auto entrepreneuse d'une maison d'édition depuis le 13 novembre 2019, je suis passionnée par les magazines de mode ayant créé mon propre site pour réaliser mon rêve de créer un magazine homonyme (mixte transsexuelle ) Diana Unlimited c’est avant tout une marque, c’est un mode de vie, et illimité est vraiment le bon mot parce que nous prévoyons d’avoir des entreprises dans toutes les formes de médias que vous pouvez imaginer. Y compris notre magazine homonyme. Je vous présente une nouvelle vision et une nouvelle mission de se concentrer sur les filles les femmes et les transidentités qui ressentent leur propre pouvoir illimité.
Alors à très bientôt dans mes pages..

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