Chine : quand l’Empire du Milieu se rêve en vert !

La relation de la Chine aux enjeux climatiques reste dominée par la priorité donnée au développement économique. La Chine est en même temps le premier émetteur de gaz à effet de serre, le champion mondial des émissions de carbone, qui ne cessent de s’accroître, et aussi le champion mondial des énergies renouvelables.


Et nous sommes tous concernés, car la lutte contre le réchauffement se joue en très grande partie… en Chine ! Elle ne peut aboutir sans une réduction drastique des émissions chinoises. Mais à quel prix la Chine sera-t-elle la grande gagnante de la lutte contre le réchauffement climatique ?

Géant économique devenu l’un des pays les plus producteurs de CO2, la Chine s’est donnée pour ambition de relever le défi écologique mondial. Face aux attentes de ces citoyens, victimes des pics de pollution et de mise en danger de leur santé, le régime chinois a engagé une révolution verte à marche forcée. Il estime atteindre le pic de ses émissions de CO2 autour de 2030 et la neutralité carbone en 2060. Une politique de lutte contre le changement climatique qui a aussi pour ambition de redorer son image à l’international et d’édifier une société écologique socialiste. Que représente réellement cette mue écologique dans la société civile ? Par quoi cette conscience verte est-elle guidée ? Entre les mines de charbon et les énergies renouvelables, comment le défi sera-t-il relevé ?

La géographie

Le géant chinois est de plus en plus confronté aux problèmes environnementaux, pas seulement le réchauffement, mais aussi la pollution.

Un peu moins de 10 millions de km2, 1 milliard 400 millions d’habitants (1/4 de la population mondiale), la Chine se considère comme le pivot géostratégique du nouveau Monde, l’Asie et la zone Indo Pacifique.

Elle est bien placée pour constater le réchauffement : 

– Hausse du niveau des eaux en mer de Chine, sur tous ces ilots qu’elle investit progressivement à des fins militaires 

– Sécheresse croissante à l’intérieur du pays, avec des conséquences en chaine sur la production hydroélectrique.

Plus largement, au-delà de la seule question climatique, l’enjeu environnemental, longtemps dédaigné en Chine, prend de plus en plus de place dans le débat. 

La déforestation, longtemps massive, est désormais enrayée. Et surtout la pollution atmosphérique dans les grandes villes chinoises, est devenue un problème majeur de santé publique. Cette pollution provoque près d’un million de morts par an dans le pays (cancers, maladies cardio-vasculaires), et elle contraint souvent les écoles à fermer, notamment à Pékin. 

L’Histoire

La prise de conscience chinoise sur la question climatique est relativement récente. 

Dans un premier temps, le déni a prévalu. Et surtout, la Chine de Deng Xiao Ping s’est concentrée à partir des années 1980 sur son but de rattrapage économique vis-à-vis de l’Occident. De restauration de sa grandeur perdue, celle des grandes dynasties, l’époque où la Chine dominait le monde. Priorité alors à la croissance, aux exportations, quitte à polluer. Elle se considère alors comme un pays en développement qui n’a pas à être tenu par les mêmes objectifs climatiques contraignants que les pays riches. 

À la fin du XXe siècle, la Chine signe donc, en façade, les accords internationaux sur le climat, mais sans prendre de mesures réelles sur son sol. Résultat : entre 1980 et 2010, la consommation énergétique de la Chine est multipliée par 6 ! Le tout sur la base d’énergies fossiles, très polluantes. 

Le tournant commence à s’opérer avec la ratification du traité de Kyoto en 2002 puis l’adoption d’un plan vert en 2007.

En 2015, elle dit vouloir “déclarer la guerre à la pollution” et en 2016 elle ratifie l’accord de Paris de la COP21.

Pékin change de logiciel, et veut désormais apparaître comme le leader de la révolution verte. Sauf que ses centrales à charbon continuent de polluer massivement.

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