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Ce que tout le monde devrait savoir sur les femmes les plus puissantes de l’Histoire ancienne ?

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Nous avons demandé à trois historiennes de nous conter la légende des puissantes femmes de l'Histoire ancienne.

DE DIANA ABDOU

Il n’est pas difficile de trouver nombre de femmes inspirantes à un poste de pouvoir dans le monde moderne. Mais les noms des femmes du passé résonnent quant à eux avec moins d’écho.

Bien que les documents qui nous parviennent ne reflètent pas nécessairement avec précision les milliers d’années qui nous précèdent – le récit était bien souvent dominé par les hommes qui narrent avec force détails les exploits d’autres hommes, les femmes n’apparaissent souvent que lorsqu’elles sont dénigrées – l’Histoire a été à plusieurs reprises marquées par des femmes puissantes.

Nous avons donc demandé à trois historiennes comment, selon elles, s’exerçait le pouvoir dans l’Histoire ancienne lorsqu’on naissait femme.

Artémise Ière a été immortalisée dans les écrits de l’historien grec Herotode, qui a vécu à Halicarnasse quelques décennies après sa mort.PHOTOGRAPHIE DE FINE ART IMAGES, HERITAGE IMAGES / GETTY

LA MANIÈRE DOUCE

« Trop souvent, le pouvoir est attribué, à tort, à la seule sphère publique et politique », explique Aneilya Barnes, professeur de lettres classiques à la Coastal Carolina University. « Parce que cet espace est particulièrement dominé par les hommes, le pouvoir devient un corollaire de virilité. Mais à mon sens le pouvoir, c’est aussi l’influence. »

Selon l’estimation d’Aneilya Barnes, le statut de Cléopâtre est injustement et inexactement attribué uniquement à sa sexualité. Qualifiant cette idée d’« absurde », elle souligne que « César avait un accès illimité à toutes les femmes ». Selon elle, l’empereur prit le parti de Cléopâtre contre son frère et époux au milieu d’une guerre civile, non pas parce qu’elle était plus attirante, mais parce qu’« il savait qu’elle aurait le pouvoir de prendre et de garder le trône d’Égypte ».

Cléopâtre(69 av. J.-C. – 30 av. J.-C.), dont la légende a été contée dans nombre d’écrits antiques et films hollywoodiens, a une réputation de séductrice absolue. Dernière descendante de la dynastie ptolémaïque qui gouverna l’Égypte pendant près de 300 ans, Cléopâtre assura sa position – et l’indépendance de son royaume – grâce à son influence sur les empereurs romains Jules César et Marc Antoine, qui comptaient parmi les hommes les plus puissants de l’époque.

Un portrait de Cléopâtre souligne sa coiffe égyptienne. Bien que la dynastie ptolémaïque descendait d’un général macédonien d’Alexandre le Grand – et pratiquait la consanguinité pour préserver leur lignée – Cléopâtre se présentait comme la réincarnation de la déesse égyptienne Isis.PHOTOGRAPHIE DE DEA PICTURE LIBRARY, DE AGOSTINI / GETTY

Que son intelligence ou sa sensualité (ou les deux) aient été sources de son influence ou non, il est indéniable que Cléopâtre a mis en place un pouvoir d’influence pour garder l’Égypte sous son contrôle et assurer une réputation de grande reine pour les millénaires à venir.

REINES GUERRIÈRES

Artémise est certes l’une des plus célèbres reines guerrières, mais sa légende a été égalée par la reine celte Boadicée, qui s’est rebellée contre la colonisation romaine de la Grande Bretagne vers 60 avant J.-C., ou Tomyris, reine légendaire des Massagètes, célèbre pour avoir mis fin au règne de Cyrus le Grand en 530 avant notre ère, et considérée comme la dernière reine des Amazones.

Yurie Hong, professeur agrégé de littérature classique et d’études sur le genre, les femmes et la sexualité à l’Université Gustavus Adolphus, a un avis quelque peu différent.

« Le pouvoir est le plus souvent considéré comme synonyme de contrôle et d’autorité », estime-t-elle, « alors que l’influence est une forme de pouvoir. Ce n’est pas la même chose que le contrôle direct et l’autorité sur une population de tiers. »

Yurie Hong prend l’exemple de la reine grecque du 5e siècle avant Jésus-Christ, Artémise d’Halicarnasse, comme modèle de pouvoir direct. Commandant naval respecté des Perses contre les Grecs, Artémise aurait trahi ses propres alliés quand la défaite sembla imminente pendant la bataille de Salamine en 480 av. J.-C. Pourtant, elle resta en haute estime à la fois des Grecs et des Perses – en particulier du roi perse Xerxès, qui selon l’historien Hérodote louait son intelligence et lui prêtait une oreille attentive.

LE MEILLEUR DES DEUX MONDES

Dans l’ancienne cité-État mésopotamienne de Sumer, par exemple, des souverains semblables aux reines et aux rois exerçaient la réalité du pouvoir, bien qu’ils n’en fussent pas les seuls détenteurs. L’autorité était exercée de façon plus complexe, à la fois directe et indirecte.

« Ce qui fait sens pour nous ne faisait pas nécessairement sens en fonction des époques, des cultures et des moeurs, » rappelle cependant Amy Gansell, professeur d’Histoire de l’art à l’université St. John.

Ce tableau de 1888 d’Herbert Gustave Schmalz restitue le moment où Zénobie, reine de Palmyre qui a conquis l’Égypte et plusieurs provinces romaines, doit finalement se soumettre à l’autorité romaine et rendre son empire.PHOTOGRAPHIE DE FINE ART IMAGES/AGE FOTOSTOCK

« La relation entre le temple et le palais s’est sans doute enchevêtrée de bien des manières, avec des personnalités politiques et des membres de la famille royale occupant un haut rang dans le culte » indique Amy Gansell.

L’une d’entre eux était Enheduanna (2285 – 2250 av. J.-C.), une des filles du roi Sargon d’Akkad, princesse, prêtresse d’Ur et poétesse sumérienne. Ses poèmes et les prières qui lui ont survécu font d’elle le premier poète connu et son influence en tant que figure religieuse et littéraire – et même politique, car son travail était spécifiquement destiné à unifier les différentes cités sumériennes, est reconnue du tous.

« Elle attire notre attention sur le fait que, très tôt, les femmes avaient un véritable rôle à l’extérieur du foyer », explique Amy Gansell. Respectée et très en vue, Enheduanna était « vraiment puissante, et pas seulement dans le domaine politique : à l’époque le rituel soutenait le pouvoir politique et vice versa ».

NOTRE PLACE DANS L’HISTOIRE

Nous pouvons certes nous inspirer de l’histoire de ces femmes puissantes, mais leur rôle est à recontextualiser à l’orée de notre Histoire.

Et Yurie Hong ajoute que même si les femmes peuvent gagner en prestige et en estime, cela ne se traduit pas toujours par l’autonomisation de toutes les femmes. « Vous pourriez acquérir un certain pouvoir au sein d’une structure et choisir de l’exploiter, de la maintenir ou de la défier », dit-elle. « Mais défier le statu quo pourrait vous faire perdre le pouvoir. »

« Nous devons changer notre façon de penser pour comprendre, » ajoute Amy Gansell. « Quand les choses commencent à avoir du sens, nous devons faire davantage de recherches. »

« L’un des problèmes que pose l’examen des femmes puissantes de l’Histoire », indique Aneily Barnes, « c’est que nous négligeons l’importance des femmes du commun et le rôle qu’elles jouaient quotidiennement dans leurs communautés et leur cercle familial. »

En fin de compte, continuer à apprendre et à interroger l’Histoire est la seule façon d’élever ces voix traditionnellement exclues ou oubliées – toutes celles dont les noms ne sont peut-être pas gravés à jamais mais qui ont fait de notre monde ce qu’il est devenu.

« Jusqu’à ce que nous soyons capables de combler ces trous massifs dans l’Histoire, » dit Aneily Barnes, « ce récit ne changera jamais. »

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Égypte : de nouveaux indices sur le tombeau d’Alexandre le Grand

Les fouilles menées dans l'ancien quartier royal d'Alexandrie fournissent des indices intrigants sur le lieu de repos éternel du célèbre conquérant.

DE DIANA ABDOU

Enterrés et oubliés pendant des siècles, les murs de fondation d’un édifice monumental datant de l’époque d’Alexandre le Grand ont été découverts dans la ville égyptienne qui porte son nom.PHOTOGRAPHIE DE NATIONAL GEOGRAPHIC

Aux dernières heures du dernier jour d’une longue et frustrante série de fouilles, Calliope Limneos-Papakosta était prête à rentrer chez elle. Pendant quatorze ans, l’archéologue grecque a recherché dans les jardins de Shallalat, un parc public situé au cœur d’Alexandrie, en Égypte, de retrouver la trace d’Alexandre le Grand, l’ancien conquérant devenu pharaon qui a donné son nom à la ville. Il était désormais temps de partir, les mains vides.

Puis un peu de terre s’est déplacée dans la fosse et les assistants de Papakosta l’ont appelée pour inspecter un morceau de marbre blanc sortant de terre. Les années de fouilles infructueuses l’avaient déçue, mais lorsque Papakosta vit l’éclair de pierre blanche émaner de terre, une vague d’espoir l’envahit.

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« Je priais », dit-elle. « J’espérais que ce n’était pas juste un morceau de marbre. »

Ses prières ont été exaucées. Cet artefact s’est avéré être une statue de l’époque romaine portant toutes les caractéristiques d’Alexandre le Grand. L’archéologue découragée y a vu la perspective de nouvelles excavations.

L’archéologue Calliope Limneos-Papakosta creuse depuis plus de 20 ans dans l’espoir de retrouver la tombe d’Alexandre le Grand. “J’ai un rêve”, dit-elle, “et je continuerai jusqu’à ce que je le réalise.”PHOTOGRAPHIE DE NATIONAL GEOGRAPHIC

 

« C’est la première fois que les fondations originales d’Alexandrie sont découvertes », déclare Fredrik Hiebert, archéologue en résidence à la National Geographic Society. « Les voir m’a donné la chair de poule. »  Elle éclaire la manière dont les femmes présentées ont enrichi la pensée historique par l’originalité de leur méthode d’analyse, de leur manière d’écrire l’histoire et aussi à ce qu’elles ont modifié dans notre vision de l’humanité par leur aptitude à se mettre à l’écoute des sciences humaines et à susciter leur intérêt en retour.

Sept ans plus tard, Papakosta, qui dirige l’Institut de recherche hellénique sur la civilisation alexandrine, a creusé à une profondeur de 10 mètres sous l’Alexandrie moderne et a mis au jour le quartier royal de la ville antique.

Ce qui est encore plus exaltant, c’est la possibilité que le site renferme l’un des objets les plus recherchés par les archéologues : le tombeau perdu d’Alexandre le Grand.

QUAND LA MER MONTAIT

Autrefois dirigeant le plus puissant du monde, Alexandre n’avait que vingt ans lorsqu’il devint roi de Macédoine suite à l’assassinat de son père, Philippe II, en 356 av. J.-C. Au cours des douze années suivantes, le brillant et ambitieux Alexandre renversa tous les empires rivaux, y compris la Perse et l’Égypte, où il s’est déclaré pharaon. Le guerrier agité mourut en 323 av. J.-C. à l’âge de trente-deux ans. Et il n’a pas reposé en paix.

Après 14 années de recherches infructueuses, Papakosta a mis au jour cette statue de marbre d’Alexandre le Grand datant de l’époque romaine, exposée au Musée national d’Alexandrie. La découverte, dit-elle, a été son “plus grand moment”.PHOTOGRAPHIE DE NATIONAL GEOGRAPHIC

 

Au fur et à mesure que la mer envahissait le nord, les eaux du delta du Nil sur lesquelles se trouve Alexandrie ont provoqué un affaissement progressif de la partie ancienne de la ville pouvant atteindre 0,25 centimètre par an, soit 3.6 mètres depuis l’époque d’Alexander. La ville a survécu, élevant des habitations au-dessus des anciennes parties de la ville, jusqu’à accueillir une population de plus de cinq millions d’habitants.

Après avoir été disputée par ses fidèles conseillers, la dépouille d’Alexandre a été ensevelie d’abord à Memphis, en Égypte, puis dans la ville qui porte son nom. Là, sa tombe a été visitée et vénérée comme le temple d’un dieu.

Mais Alexandrie et le tombeau de son fondateur étaient menacés – non par des forces d’invasion, mais par la nature. Une décennie avant la naissance d’Alexandre, en 365 avant JC, un tsunami avait inondé la ville. La catastrophe a marqué le début d’une longue période de tremblements de terre et de l’élévation du niveau de la mer. 

Au cours de son règne de 12 ans, Alexandre le Grand a conquis de puissants empires et est devenu une figure divine. Malgré des siècles de recherches, sa tombe n’a toujours pas été retrouvée. PHOTOGRAPHIE DE UNIVERSAL HISTORY ARCHIVE/GETTY

L’emplacement trouble de la tombe n’a pas empêché les archéologues de le rechercher. Il existe des registres de plus de 140 fouilles officiellement approuvées, qui ont toutes échoué. Mais le caractère insaisissable du tombeau n’a fait que renforcer son aura : trouver la tombe d’Alexandre équivaudrait celle du tombeau de Toutânkhamon.

Au fil du temps, les fondations de la ville ont été enterrées et sont tombées dans l’oubli, tout comme l’emplacement du tombeau d’Alexandre. Bien que d’anciens auteurs tels que Strabon, Léon l’Africain et d’autres aient décrit le tombeau, son emplacement par rapport à la ville moderne reste un mystère.

PELLES, POMPES ET OPINIÂTRETÉ

Calliope Limneos-Papakosta continue à espérer une découverte historique, guidée par des récits anciens et une carte d’Alexandrie datant du 19e siècle. Elle utilise également des technologies modernes, telles que la tomographie de résistivité électrique (ERT), pour déterminer où creuser. L’ERT fait passer un courant électrique dans le sol pour mesurer la résistance et détecter les vacuités ou les objets sous la surface. Jusqu’à présent, son équipe a identifié quatorze anomalies qui pourraient être des ruines anciennes très loin sous terre.

Mais faire des découvertes dans la région n’est pas chose facile. « Je suis heureux de ne pas avoir abandonné lorsque je suis arrivé au niveau de la nappe phréatique », a déclaré Papakosta, qui a dû mettre au point un système élaboré de pompes et de tuyaux pour maintenir le site suffisamment sec pour pouvoir procéder à des fouilles. « J’insistais et continuais. Je continue encore.»

En utilisant, entre autres, ces méthodes, Papakosta découvre de plus en plus d’éléments de l’ancien quartier royal de la ville, notamment une voie romaine et les vestiges d’un gigantesque édifice public pouvant indiquer la localisation du tombeau d’Alexandre.

Au fil des années, Papakosta est devenue de plus en plus convaincue qu’elle se rapprochait du tombeau d’Alexandre le Grand. Elle tempère cependant son optimisme avec une bonne dose de réalisme.

Cette opiniâtreté, ces années de travail lent et minutieux distingue Calliope Limneos-Papakosta, indique Fredrik Hiebert. « Il est rare dans de trouver quelqu’un qui a excavé un seul site pendant vingt-et-un ans. » Il compare Papakosta à un boxeur qui tombe, tombe encore et retourne sur le ring. « Elle fait les neuf rounds complets. »

« Bien sûr, ce n’est pas facile à trouver », dit-elle. « Mais je suis certaine d’être dans le centre d’Alexandrie, dans le quartier royal, et toutes ces hypothèses me sont favorables. »

Un siècle d’historiennes

Sous la direction d’André Burguière et Bernard Vincent

Prix : 18 €

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André Burguière et Bernard Vincent, deux historiens français de renom, ont souhaité, avec ce livre, rendre hommage à vingt historiennes de différents pays qui se sont illustrées par l’importance et l’originalité de leur œuvre, et réparer ainsi l’oubli total des femmes d’un ouvrage récent prétendant présenter les historiens les plus importants depuis le XIXe siècle. Ils ont fait appel à vingt historiens, chacun présentant une historienne dont l’enseignement ou la lecture a formé sa propre pensée historique, une collègue ou une amie. La sélection réalisée dans ce livre, ne prétend être ni objective ni exhaustive. Elle éclaire la manière dont les femmes présentées ont enrichi la pensée historique par l’originalité de leur méthode d’analyse, de leur manière d’écrire l’histoire et aussi à ce qu’elles ont modifié dans notre vision de l’humanité par leur aptitude à se mettre à l’écoute des sciences humaines et à susciter leur intérêt en retour.

Vingt historiennes présentées pas vingt historiens

Carmen Bernand (France) par Serge Gruzinski,
Sofia Boesch Gajano
 (Italie) par Jacques Le Goff,
Catherine Coquery-Vidrovitch (France) par Mamadou Diouf,
Natalie Davis (États-Unis) par Denis Crouzet,
Ute Frevert (Allemagne) par Hinnerck Bruhns,
Chiara Frugoni (Italie) par Alain Boureau,
Lynn Hunt (États-Unis) par Jacques Revel,
Christiane Klapisch-Zuber (France) par André Burguière,
Annie Kriegel (France) par Marc Lazar,
Claude Mossé (France) par François de Polignac,
Mona Ozouf (France) par Yann Fauchois,
Rayna Pastor (Espagne) par Bernard Vincent,
Evelyne Patlagean (France) par Jean-Marie Martin,
Michelle Perrot (France) par Dominique Kalifa,
Eilein Power (Grande-Bretagne) par François-Olivier Touati,
Barbara Stollberg-Rilinger (Allemagne) par Christophe Duhamelle,
Takamure Itsue (Japon) par Pierre Souyri,
Lucette Valensi (France) par François Pouillon,
Lucie Varga (Autriche) par Peter Schöttler,
Frances Yates (Grande-Bretagne) par Jean-Philippe Antoine

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