#JeNeVoyageraiPlusCommeAvant |Les frontières vont rouvrir, les vacances approchent et l’envie d’ailleurs après ce long confinement revient. Le tourisme va-t-il reprendre comme il s’était arrêté ou notre rapport au voyage va-t-il changer ? La tendance sera certainement de voyager moins mais mieux.

Après de longs mois de confinement et de restrictions de notre liberté de mouvements pendant cette pandémie, nous allons pouvoir petit à petit reprendre le cours de notre vie. Les vacances approchent et tout le monde aspire à changer d’air. Allons-nous reprendre nos habitudes ou allons-nous repenser notre façon de voyager ?
De nombreux pays appliquent en effet des mesures strictes à leurs frontières, en particulier pour les ressortissants venant de pays où l’épidémie a été virulente, comme en France.
Moins de vingt pays sans restrictions
Le nombre de pays accessible sans aucune restriction avec un passeport français est très limité : moins d’une vingtaine. Mais d’autres pays sont ouverts, avec des conditions plus ou moins strictes.
Pour certaines destinations, un test PCR négatif de quelques jours suffit. Mais pour certains pays, un test PCR négatif est assorti d’une quarantaine allant de cinq à quinze jours, qui hypothèque l’idée de passer de simples vacances.
En tout premier lieu, il y a les questions économiques. Entre ceux qui ont perdu leur emploi ou une partie de leurs revenus et ceux qui s’inquiètent pour l’avenir, le budget des vacances sera le premier frein. Ensuite, il y a la question sanitaire liée à la pandémie qui est aussi anxiogène. Mais au-delà, il y a désormais plus présente la question écologique. Est-il bien raisonnable de sauter dans le premier avion pour partir en voyage ?
Laure, une trentenaire parisienne, n’en est plus sûre du tout. Lors d’un séjour à Lisbonne en octobre dernier, elle a vécu l’expérience douloureuse de découvrir les effets négatifs du sur-tourisme en visitant le quartier de l‘Alfama et ses fameux tramways jaunes. Désormais, elle projette de prendre plus souvent le train et de reconsidérer les choix de ses destinations de voyage sous le signe de la découverte et de l’immersion dans une culture.

Voyager sans l’avion
Pour de nombreuses ONG de défense de l’environnement prendre l’avion aujourd’hui est devenu une habitude à combattre. Elles affirment haut et fort que le tourisme en avion est incompatible avec la sauvegarde de la planète. Face au constat alarmant des impacts environnementaux du secteur aérien et la reprise du trafic, Notre choix et le Réseau Action Climat lancent, avec la participation de l’ADEME une campagne pour promouvoir le voyage sans avion. L’ avion pèse pour 40% des émissions liées au transport dans le secteur du tourisme rappelle l’association. ” En juillet 2019, ce sont 230 000 avions qui se sont envolés chaque jour dans le monde. A l’approche des vacances estivales, il est plus que jamais nécessaire de questionner notre rapport aux vacances et au voyage. A t-on forcément besoin de partir loin pour passer de bonnes vacances ? » interroge Valentin Desfontaines, le responsable mobilités durables au Réseau Action Climat.
À la veille des vacances d’été, nous voulons encourager les alternatives auprès des gens qui souhaitent voyager autrement, mais ne savent pas comment s’y prendre, ni par où commencer !” Alice Descamps, Chargée de campagne Alternatives chez Notre Choix.
La campagne met l’accent sur 10 destinations françaises pour promouvoir le voyage local : retrouver près de chez soi les paysages de Turquie, du Mexique, du Colorado à portée de train. Pour encourager les citoyens à expérimenter le voyage sans avion, les ONG proposent aussi aux voyageurs de partager leurs expériences sur Facebook. De quoi trouver l’inspiration, qu’on soit un expert du voyage en stop ou qu’on cherche des bons plans pour une première micro-aventure à pied en France cet été !
Voyager moins souvent mais plus longtemps
Du côté des professionnels du tourisme, l’arrêt net de leurs activités a été tellement violent qu’il est difficile de croire que rien ne va changer. Peut être pas tout de suite reconnait Jean Pierre Mas, le président des Entreprises du Voyage. Selon lui, les français qui sont restés confinés ont envie de liberté et ils vont consommer du voyage cet été comme ils avaient l’habitude de le faire, c’est en tout cas ce que montrent les premiers sondages. En revanche à moyen terme, il est fort probable que le tourisme évolue vers un voyage plus lent. D’ailleurs le colloque annuel des professionnels du tourisme qui se tiendra cette année en Visio conférence le 23 juin sera placé sous le thème du slow tourisme. C’est la nouvelle tendance qui se dégage dans le contexte de pandémie actuel.

Est-ce à dire que le tourisme de masse va disparaître ? ” Non assurément pas ! ” affirme Jean Pierre Mas.
Le tourisme se rapporte au temps libre, c’est son carburant et de ce côté là la société ne reviendra pas en arrière. On ne remettra pas en question le droit au tourisme pour tous pour réserver le voyage aux plus riches. On peut espérer que le tourisme change mais sans nuire à l’accessibilité du voyage.
Une nouvelle génération de voyageurs
” Ce sont les jeunes qui feront cette révolution ! ” assure enthousiaste Jean François Rial, le patron de Voyageurs du Monde. Des voyages plus écologiques, en utilisant des moyens de transports plus doux, moins polluants, prendre son temps de découvrir une région, une culture aller à la rencontre des habitants, c’est ce à quoi ressemblera le voyage dans quelques années. La prise de conscience est bien plus prégnante chez les jeunes selon lui. Bien sûr il faut du temps mais le rapport au travail change également, il se pourrait bien que l’on puisse travailler quelques années et prendre plusieurs mois pour voyager, pour souffler, pour vivre autre chose.
Le voyage plus proche et virtuel
Et si le voyage ne rimait plus avec longue distance ? Christophe Gay co-dirige le Forum Vies Mobiles, un think tank de la mobilité crée en 2011, pour lui l’expérience du confinement et la crise liée à cette pandémie laisseront des traces dans les esprits. Même si le gouvernement par soucis de reprise économique relance le secteur aérien et automobile , incite les français à consommer et faire marcher l’industrie du tourisme, les citoyens ne sont plus tout à fait les mêmes qu’avant le Covid et le monde non plus. Parce qu’ils sont moins enclins cette année à partir à l’étranger, ils pourraient se mettre à redécouvrir le voyage de proximité. L’ailleurs proche de nous que l’on ne connait pas bien qui permet d’utiliser des modes de transports plus écologiques et moins contraignants. Pourrait aussi se développer à l’avenir le voyage virtuel pense t-il. Un tourisme qui grâce à la technologie nous permettrait de voyager sans se déplacer, on pourrait visiter Sydney grâce à des robots ou de se déplacer dans le temps comme dans la Rome Antique reconstituée par images 3 D.
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