Actu Cinema - Il faut dire "non" aux rôles de femmes objets, affirme l'actrice Juliette Binoche
Actu Cinema - Il faut dire "non" aux rôles de femmes objets, affirme l'actrice Juliette Binoche @photo.femmeactuelle.fr

Les actrices doivent apprendre à dire "non" aux rôles qui transforment les femmes en objets, a déclaré dimanche l'actrice française oscarisée Juliette Binoche au festival du film de Saint-Sébastien où lui sera remis un prix pour sa carrière d'actrice.

Juliette Binoche, qui a joué quelque 75 rôles différents depuis ses débuts au grand écran en 1983, dit qu’elle essaie de “ne jamais juger un rôle, mais de l’embrasser avec toutes ses contradictions, toute sa noirceur et pour ce qui le rend finalement humain”. Dimanche soir, le festival lui remettra, ainsi qu’au réalisateur canadien David Cronenberg, un prix honorifique Donostia en reconnaissance de leurs carrières respectives. Parmi les anciens récipiendaires du prix Donostia – la plus haute distinction du festival – figurent les acteurs Meryl Streep, Richard Gere, Ian McKellen et Robert De Niro. Les récompenses de l’an dernier ont été décernées à l’actrice française Marion Cotillard et à la star hollywoodienne Johnny Depp. (Belga / Belga)

“Il faut savoir aussi dire non à des choses pour ne pas être dans un espèce de système où on vous voit comme ça”, a déclaré Juliette Binoche, l’une des actrices françaises les plus reconnues. Lorsqu’on lui a proposé des rôles où elle était “la femme de quelqu’un, ou objectivée en tant que femme”, elle dit les avoir refusés. “J’ai juste dit ‘non’ parce que je n’étais pas intéressée”, a affirmé devant des journalistes l’actrice de 58 ans, admettant qu’elle s’est sentie “très chanceuse” d’avoir joué autant de rôles intéressants tout au long de sa carrière. “C’est pas toujours facile, mais il faut savoir aussi sauter dans un inconnu où on n’est plus dans des codes machistes”, a poursuivi Juliette Binoche, dont le rôle dans “Le Patient anglais” (1996) lui a valu l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle.

Mort d'Elizabeth II : quelle différence entre reine et reine consort, le titre accordé à Camilla ?
Mort d’Elizabeth II : quelle différence entre reine et reine consort, le titre accordé à Camilla ? @zimbio.com

Après la mort de la reine Elizabeth II, le statut de son fils a changé. Mais qu’en est-il pour la seconde épouse du nouveau roi, Charles III ?

Charles III est aujourd’hui le nouveau roi d’Angleterre après le décès de sa mère, la reine Elizabeth II, le jeudi 8 septembre.

Et son épouse, Camilla est concomitamment devenue reine consort. Pourtant ce titre n’était pas forcément automatique pour la seconde épouse du nouveau roi.

En effet, le statut de reine, de reine consort et de princesse consort est bien différent.

Reine consort, même sort que celui du roi mais sans la souveraineté

Le titre de reine consort confère ainsi à Camilla les mêmes titres que son mari et le même “sort” sans toutefois l’accès à la souveraineté et sans le statut de chef des armées. Le titre de reine “tout court” s’acquiert par ascendance.

Si le roi mourait avant, elle deviendrait veuve du roi, reine douairière et non reine-mère, titre réservé à la mère du souverain à venir c’est-à-dire William dans l’ordre d’accession au trône.

Un statut décidé par la reine par anticipation

La reine Elizabeth II avait prévu le coup. Pour permettre à Camilla Parker-Bowles de recevoir le titre de reine consort, la souveraine avait exprimé son “vœu sincère” pour qu’elle accède à ce titre “quand le jour sera venu”.

Mais elle ne l’a décidé qu’en février dernier. Le mariage avec le prince de Galles depuis dix-sept ans n’étant pas suffisant pour qu’on lui accorde ce titre, comme le rapporte Le Monde.

Si la reine d’Angleterre n’avait pas fait cette démarche, Camilla aurait été princesse consort et non reine consort.

D’ailleurs comme le mari d’Elizabeth II, le prince Philip qui avait le statut de prince consort et non de roi consort.

Pour certains, ce choix fait au préalable par la reine est la preuve de la légitimité qu’elle accorde à l’épouse de son fils et son attachement, comme le rapporte Elle.

DIANA ABDOU

Rédactrice en chef

La reine Elizabeth II était une source d’inspiration artistique, musicale et cinématographique. De nombreux acteurs et musiciens lui rendent hommage, comme Paul McCartney et Elton John, anoblis par la reine, mais aussi Mick Jagger, Daniel Craig ou encore le compte Twitter de l’ours Paddington.

Il restera de toi..., Hommage à la reine Elizabeth II
Il restera de toi…, Hommage à la reine Elizabeth II @usmagazine.com

Le jeudi 8 septembre, pendant un concert à Toronto (Canada), Elton John a prononcé quelques mots en hommage à la reine Elizabeth II“J’ai 75 ans et je l’ai toujours connu. Je me sens triste, car elle ne sera plus là désormais. Elle est en paix maintenant”, a indiqué le chanteur. De nombreux artistes ont réagi sur les réseaux sociaux suite à la disparition de la souveraine. Des Beatles aux Stones, elle fait l’unanimité.

“Je me rappelle les images de son mariage à la télévision”

“Durant toute ma vie, Sa Majesté la Reine Elizabeth II a été présente. De mon enfance, je me rappelle les images de son mariage à la télévision”, a déclaré Mick Jagger sur Twitter. Paul McCartney, qui avait été anobli par la reine, a écrit ces mots sur le même réseau social : “Que Dieu bénisse Elizabeth II. Qu’elle repose en paix. Longue vie au Roi.” Même le fameux ours Paddington a salué la reine, en déclarant : “Merci Ma’am. Merci pour tout !”

La reine Elizabeth II, un roc et un symbole pour l’Angleterre

Le long des allées de Hyde Park, au cœur de Londres, une foule compacte se presse sous le ciel lourd et gris. Des jeunes, des plus vieux, des résidents locaux et des touristes. Certains ont revêtu leurs plus beaux atours, d’autres sont en vêtements de sport ou en uniforme de travail. Ils se dirigent tous vers le portail noir et doré de Buckingham Palace, la résidence officielle de la reine Elizabeth II décédée jeudi soir.

À l’arrivée, ils se recueillent un instant devant les grilles du palais, déposent un bouquet de fleurs sur le sol, puis repartent en silence. «Merci d’avoir été une inspiration et un pilier de dignité et de stoïcisme», lit-on sur l’un des messages attachés au portail. Quelqu’un y a noué un drapeau britannique noir et blanc, orné de photos de la reine dans sa jeunesse et d’une citation: «La douleur est le prix que nous payons pour l’amour». Un petit garçon arborant une couronne en papier doré pleure à chaudes larmes.

«La reine a toujours été là, dans ma vie, que ce soit dans les médias ou sur les timbres de poste, glisse Jenny, 74 ans, en versant une larme. J’avais cinq ans lors de son couronnement.» Elle la décrit comme «une femme magnifique et digne», qui a joué à la perfection le rôle de matriarche de la nation. «On ne l’a jamais vu perdre patience et elle avait toujours un sourire pour tout le monde», poursuit-elle. Malgré le sérieux de sa fonction, la reine avait un bon sens de l’humour, rappelle-t-elle, en citant une vidéo filmée en amont de son jubilé de platine ce printemps dans laquelle on la voit prendre le thé avec l’ours de Paddington et dégainer un sandwich à la marmelade dissimulé dans son sac à main.

La reine a toujours été là, dans ma vie, que ce soit dans les médias ou sur les timbres poste. J’avais cinq ans lors de son couronnement

Jenny, 74 ans

Joshua, 31 ans, juge qu’elle a joué un rôle crucial au Royaume-Uni pour maintenir la cohésion sociale. «Elle s’est placée au-dessus des disputes politiques et des débats de société, servant de force unificatrice, de ciment de la nation», détaille-t-il. Rohan, 20 ans, rappelle qu’elle portait le titre de chef de l’État britannique et du Commonwealth, un regroupement de 56 pays issu de l’ère coloniale. «Elle représentait notre pays sur la scène internationale et incarnait notre identité «British»», dit-il, en précisant être «encore sous le choc» face à son décès. Jill, 61 ans, dit pour sa part s’être «sentie en sécurité» avec la reine qu’elle percevait comme «une garante de la stabilité du pays, un rocher sur lequel la nation pouvait s’appuyer».

Le symbolisme de la fonction

Plusieurs personnes venues lui rendre hommage évoquent son sens du sacrifice. «Elle s’est dédiée corps et âme à sa fonction, sans jamais laisser transparaître ses émotions ou ses tourments personnels», note Joshua. Jenny rappelle pourtant qu’elle n’a pas toujours eu une vie facile. «Cela l’a rendue plus humaine, glisse-t-elle. Nous avons pu nous identifier à elle.» Malgré les louanges qu’ils lui tressent, la plupart de ces royalistes convaincus semblent avoir aimé leur reine davantage pour le symbolisme de sa fonction que pour ses caractéristiques propres. Lorsqu’on leur demande d’évoquer un moment fort de son règne, ils ne mentionnent pas les visites qu’elle a effectuées en Irlande du Nord durant les Troubles, ni comment elle a œuvré en sous-main contre l’apartheid en Afrique du Sud ou pour pacifier la situation au Royaume-Uni après le vote du Brexit, mais plutôt des anecdotes personnelles. Une garden party royale à laquelle ils ont assisté ou un souvenir d’enfance durant le jubilé d’argent (1977) ou de rubis (1992) de la reine.

Tour d’horizon du deuil royal à travers l’histoire coloniale britannique

L’empire britannique se rétrécit depuis des décennies mais subsiste dans 14 monarchies du Commonwealth. D’autres pays partagent une histoire commune avec le Royaume-Uni, à différents degrés. Le décès de la reine est ainsi perçu différemment en fonction de l’héritage colonial.

Hommages respectueux et début de réflexions politiques en Australie

Comme le Canada ou la Jamaïque, l’Australie fait partie de ces pays qui appartiennent encore au royaume du Commonwealth. Le pays vient donc officiellement de perdre sa cheffe d’Etat. Un deuil national a été décrété, les drapeaux sont en berne et les activités du Parlement seront suspendues la semaine prochaine. Parmi la population, on salue une femme qui aura su imposer le respect, notamment en devenant la première monarque britannique en exercice à se rendre en Australie.

Mais certains y voient aussi une occasion en or pour l’Australie de tourner la page de la monarchie et de devenir, enfin, une république. Toutefois, l’heure n’est pas encore aux réflexions sur un tel changement de régime. Et dans ce pays aux premières loges du changement climatique, la sensibilité écologique du nouveau roi est aussi saluée.