9 ANS APRÈS L’ESPOIR DE RETROUVER LE VOL MH370 ?

9 ANS APRÈS L'ESPOIR DE RETROUVER LE VOL MH370 ? -dianaunlimited
9 ANS APRÈS L’ESPOIR DE RETROUVER LE VOL MH370 ? -dianaunlimited

Alors que le 8 mars 2023 marquait la neuvième anniversaire de l’événement tragique du vol Malaysia Airlines MH370

Le 8 mars 2023 marquait la neuvième anniversaire de l’événement tragique du vol Malaysia Airlines MH370. Les questions se multiplient et les théories qui tentent d’expliquer ce qui est arrivé à l’avion se renouvellent.

« Bonsoir, Malaysian 370  » ont été les derniers mots enregistrés avant que le Boeing 777 ne disparaisse des radars. C’était 40 minutes après avoir quitté Kuala Lumpur pour Pékin le 8 mars 2014. C’est devenu l’un des plus grands mystère de l’aviation.

Alors que le 8 mars 2023 marquait la neuvième anniversaire du tragique événement, les questions se multiplient. Les théories qui tentent d’expliquer ce qu’il est advenu de l’avion se renouvellent. Elles augmentent le malaise des proches des 227 passagers, dont les deux tiers sont de nationalité chinoise.

Une vaste opération de recherche dans le sud de l’océan Indien n’a pas réussi à trouver le fuselage. Et ce malgré une fouille sur 232 000 kilomètres carrés de fonds marins.

Une enquête est toujours en cours en France

Si des investigations se poursuivent en France, les recherches en mer ont été abandonnées et l’enquête officielle a rendu des conclusions qui n’ont pas permis d’éclaircir la disparition du Boeing 777.

Plusieurs hypothèses ont été avancées : celle de l’incident technique – incendie, dépressurisation – celle d’un détournement terroriste voir d’un suicide du pilote, celle d’une bavure militaire ou d’une opération délibérée pour éliminer l’avion.

Le rappel des faits

Le 8 mars 2014, il est 0h41 en Malaisie quand le MH 370 décolle de Kuala Lumpur vers Pékin. Quarante minutes plus tard, un dernier contact est établi avec l’appareil puis toutes les communications sont coupées à bord. Selon l’enquête officielle, l’avion a ensuite changé de cap comme s’il avait voulu faire demi-tour.

Un radar militaire malaisien l’aurait repéré une dernière fois au-dessus du détroit de Malacca. Puis, selon des données du satellite britannique Inmarsat, il aurait fait route vers le sud jusqu’à l’épuisement de ses réserves de carburant, au large de l’Australie, où il se serait abîmé en plein milieu de l’océan Indien.

Le trajet présumé du MH370 dianaunlimited
Le trajet présumé du MH370 dianaunlimited

Les zones d’ombre de l’enquête

Des familles de victimes dénoncent l’absence de preuves et les nombreuses incohérences de l’enquête officielle. C’est aussi l’avis de la journaliste Florence de Changy, correspondante du Monde et de RFI à Hong Kong, auteur du livre “La disparition” (Les Arènes), centré sur cette affaire :

La version officielle est une juxtaposition de zones d’ombre : de l’extinction des moyens de communication de l’avion jusqu’au crash dans l’océan Indien, en passant par le demi-tour en épingle à cheveux qui est au-delà des capacités d’un Boeing 777. Les données radar du survol de la Malaisie sont totalement incompatibles avec un Boeing 777. Ensuite, on a, soi-disant, la traversée de sept espaces aériens où l’avion n’est ni vu, ni connu. Aucun de ces pays n’a été capable de fournir la moindre preuve radar que cet avion était effectivement passé dans leur ciel. On a tous les navires et avions américains qui surveillent cette zone en permanence. Rien. Et pour finir, il faut réaliser que le scénario du crash dans l’océan Indien est exclusivement basé sur l’extrapolation mathématique archi-sophistiquée des fameuses données Inmarsat qui est une entreprise de communication satellite. Il n’y a jamais eu de preuves tangibles, aucun témoin visuel, aucun débris retrouvé à proximité de l’endroit dit du crash dans les jours, les semaines ou les mois qui ont suivi l’accident. Les débris ont commencé à apparaître quasiment deux ans plus tard. C’est totalement incohérent.

On a, soi-disant, la traversée de sept espaces aériens où l’avion n’est ni vu, ni connu, aucun de ces pays n’a été capable de fournir la moindre preuve radar que cet avion était effectivement passé dans leur ciel.

Florence de Changy- 

auteur du livre “La disparition”

Des doutes sur l’authenticité des débris retrouvés

Aucun débris flottant de l’avion n’a jamais été repêché. Mais en juillet 2015, moins d’un an et demi après la disparition de l’appareil, un morceau d’aile semblant provenir d’un Boeing est retrouvé sur une plage de l’ile française de La Réunion. “Il y a un grand nombre d’éléments qui laissent à penser que ce fragment n’appartient pas au MH 370, affirme Florence de Changy. “D’abord, la pièce retrouvée n’a pas sa plaque d’immatriculation (…) Il y a beaucoup d’autres éléments troublants dans le dossier du flaperon, par exemple le fait que la flottaison observée en laboratoire ne corresponde pas à l’implantation des bernacles, ces petits coquillages qui avaient poussé dessus.”
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Il y a un grand nombre d’éléments qui laissent penser que ce fragment n’appartient pas au MH 370.

Florence de Changy 

auteur du livre “La disparition”

«Ce n’est pas possible de dire des choses comme ça»

Pour Xavier Tytelman, expert en aéronautique, la série documentaire donne trop de crédit à des théories, qui sont «démontables scientifiquement»«Elles sont dignes d’un scénario hollywoodien, mais techniquement, elles ne tiennent pas», souligne-t-il. À commencer par l’hypothèse avancée par Jeff Wise, un journaliste américain spécialiste de l’aviation, qui constitue le fil rouge de la série documentaire. Après avoir accusé le pilote Zaharie Ahmad Shah d’avoir volontairement fait couper les communications et détourné l’avion vers le sud de l’océan Indien, le journaliste et blogueur livre l’une de ses idées : l’avion aurait été détourné par trois Russes et se serait dirigé vers le Kazakhstan. Une théorie farfelue selon notre expert. «Ce n’est pas possible de dire des choses comme ça», s’indigne Xavier Tytelman. Au-delà de l’histoire en elle-même, l’expert dénonce une théorie «mathématiquement fausse.»

Netflix
Netflix

Selon le journaliste américain, l’un des trois Russes se serait introduit pendant le vol dans un compartiment sous une trappe, à l’avant de la première classe, pour accéder au «cerveau» électronique de l’avion. Il aurait fait disparaître l’appareil des radars, avant d’en prendre le contrôle. Outre le fait qu’il soit peu probable pour Xavier Tytelman qu’un passager ait pu avoir accès aussi facilement à ce compartiment, il pointe une autre incohérence. «Dans son scénario, quelqu’un s’est introduit dans la soute pour modifier la trajectoire, déterminée à partir de l’analyse de la fréquence de l’onde. Sauf qu’on ne peut pas modifier la fréquence de l’onde. C’est n’importe quoi», assène-t-il.

Détournement ou problème électrique ?

Si l’on décide d’écarter ces thèses, quelles pourraient être les raisons de la disparition du MH370 ? Si notre expert ne veut s’avancer sur aucune théorie en particulier, deux restent néanmoins plausibles. «Il y a celle du détournement par une personne à l’intérieur du cockpit. Il y a un élément intrigant : quand il y a eu coupure de l’envoi des messages de positionnement, un message a été envoyé qui indiquait la position, mais pas l’altitude. Cela indique que la position STAND BY a été actionnée depuis le cockpit», explique Xavier Tytelman.

Outre cette piste, l’expert indique celle du problème électrique. «Il est très compliqué, mais possible. Il implique une succession d’événements, dont un incendie et un déchargement électrique. L’incendie aurait pu provoquer une dépressurisation. La dépressurisation aurait éteint l’incendie et endormi tout le monde à bord. L’avion aurait poursuivi en ligne droite, comme ça a déjà pu arriver par le passé», poursuit-il. Plausible mais sans doute trop banale, la thèse de la défaillance technique n’est même pas abordée dans le documentaire Netflix…

LES CONCLUSIONS

Malgré ces éléments, les experts continuent d’analyser les indices disponibles, mais rappellent qu’en raison de l’absence de l’avion, la prudence reste indispensable. “Accuser quelqu’un d’être suicidaire et meurtrier, c’est une accusation majeure et nous n’avons pas de preuve formelle que c’est le cas. Je pense que c’est une possibilité, mais nous ne pouvons pas affirmer avec certitude que c’est ce qui s’est passé”, relativise Lindsey Bier, chercheuse en communication de crise.

Entre l’extinction volontaire du transpondeur, le vol virtuel sur le simulateur et les indices d’amerrissage raté, les preuves convergent donc vers la théorie du suicide du pilote. A la question de savoir pourquoi, dans ce cas, il aurait décidé de voler incognito pendant sept heures, les experts pensent qu’il voulait éviter qu’on puisse lui mettre la responsabilité sur les épaules. “Sa famille en aurait subi les conséquences. Elle l’aurait très mal vécu et il ne voulait pas laisser cette image derrière lui”, estime Patrick Blelly, commandant de bord. Mais “il a oublié deux choses: son simulateur avec les fameux points dans l’océan Indien et Inmarsat, qui permettait de reconstituer des arcs qui ont permis de définir la trajectoire”, ajoute-t-il.

Reste à savoir si l’épave, et ses boîtes noires qui permettraient d’analyser les dernières données de vol, seront localisées un jour. “Rechercher l’avion dans l’océan Indien, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Mais les technologies vont évoluer. Aujourd’hui, la société qui a cherché l’appareil en 2018 annonce pour l’année prochaine des capacités qui sont pratiquement cinq à six fois supérieures. Donc d’ici peut-être une vingtaine d’années, on va avoir des systèmes automatiques pour scanner le fond des océans. Un jour, on tombera dessus, c’est sûr”, affirme l’ingénieur aéronautique Jean-Luc Marchand.

Reportage TV: Simon Viguie

Adaptation web: Diana ABDOU

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